La sixième édition du baromètre 2019 des entreprises tunisiennes élaboré par le bureau d’Audit et de conseil en management EY a fait ressortir un fléchissement net de la croissance des entreprises, d’un côté, et la capacité de leur résilience qui a pris un sacré coup, de l’autre, le tout en l’espace d’une seule année. Ces entreprises, après avoir résisté pendant plusieurs années aux effets pervers d’une conjoncture résolument défavorable, commencent visiblement à lâcher.
Seulement les entreprises à forte vocation exportatrice, les entreprises des TIC et les équipements automobiles tirent leur épingle du jeu.
L’édition 2019 montre à quel point les entreprises tunisiennes se sont installées dans une situation de précarité généralisée avec 58% des répondants qui estiment que leurs activités seront menacées dans les deux ans qui suivent alors qu’ils n’étaient que 25% en 2015. Ce chiffre est de 68% pour les petites entreprises.
C’est un véritable signal d’alarme qui est lancé et le message est clair : après une longue période d’instabilité politique et sociale d’un côté, et de conjoncture économique défavorable de l’autre, la capacité de résilience de l’entreprise tunisienne est sérieusement entamée.
«Ce qui a changé dans les préoccupations majeures des chefs d’entreprise, c’est l’intensité de la problématique du glissement du dinar et l’entrée de l’inflation dans le Top 5. En revanche, la problématique de la pression fiscale quitte pour la première fois le Top 5 des préoccupations majeures», indique-t-on dans ce baromètre.
Parmi les tops 5 des préoccupations majeures des chefs d’entreprise, 4 ont été identifiées en 2018 et 2019, à savoir la dégradation de la situation économique en Tunisie, la dévaluation du dinar, la qualité des services des administrations tunisiennes et la pression des organisations syndicales.
«Ces préoccupations sont expliquées par le contexte difficile par lequel est passée la Tunisie après la révolution. En effet, le dinar a perdu 15% de sa valeur face à l’euro en 2019, le déficit de la balance commerciale a augmenté atteignant, fin 2018, 194 MD; à ceci s’ajoute la dette publique qui a grimpé à des niveaux élevés pour s’établir à 73% du PIB ».
De même, la tendance inflationniste entre pour la première fois dans le Top 5 des préoccupations des chefs d’entreprise, sachant que le taux d’inflation a atteint 7,5% en 2018.
Les prévisions des dirigeants d’entreprises concernant l’évolution de leur activité sont assez optimistes. Ainsi, 43% prévoient une amélioration de leur chiffre d’affaires et 43% prévoient sa stabilité.
93% des grandes entreprise estiment que l’évolution du cadre d’investissement est parmi les éléments les plus influents contre seulement 32% pour les petites et moyennes entreprises.