Dans son allocution ce mercredi devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Elyes Fakhfakh a fait valoir que « des questions urgentes et des réformes radicales nous attendent, exigeant une grande détermination, une volonté et une capacité (à le faire) ».
« Pour redonner confiance au peuple, nous devons changer la méthode de travail du gouvernement, classer les priorités et mettre fin à la dispersion des efforts », a-t-il dit.
Énumérant les priorités de son gouvernement au niveau politique, Fakhfakh a classé comme priorité absolue la lutte contre les crimes et le fait de se jouer des lois.
Le gouvernement annoncera une politique de tolérance zéro à l’égard des phénomènes de la violence, du crime et du terrorisme, a affirmé Fakhfakh dans ce contexte, promettant un soutien à tous les corps de sécurité dans l’accomplissement de leur mission.
Elyes Fakhfakh s’est engagé également à œuvrer dans le cadre de la politique de transparence à annoncer périodiquement le pourcentage des crimes enregistrés et leur évolution.
Citant la priorité de la lutte contre la corruption, Fakhfakh a indiqué « les Tunisiens attendent des actes et non pas seulement des mots pour démanteler le système de la corruption ». « Notre réponse sera claire, rapide, ferme et répressive », a-t-il assuré, promettant de jeter les fondements de l’intégrité et de lutter contre toute forme de dilapidation des deniers publics.
Pour ce faire, Fakhfakh s’engage à renforcer l’indépendance de la magistrature et à parachever les lois organisant le pouvoir judiciaire. La lutte contre la corruption sera une priorité pour la politique pénale de l’État, conformément au deuxième paragraphe de l’article 115 de la Constitution, a ajouté Fakhfakh, annonçant, à l’avenir, une politique de tolérance zéro à l’égard de la corruption politique.
Passant en revue les objectifs du projet national prioritaire relatif au programme structurel de réforme de l’État et du parachèvement de la décentralisation, Fakhfakh a insisté sur la nécessité de se focaliser sur ce dossier « en adoptant une démarche claire dans le processus de transfert des prérogatives et de la mobilisation des ressources financières et humaines pour la gouvernance locale ».
Il s’agit, également, selon Fakhfakh d’ouvrir le dossier de la réforme administrative dans le sens de la modernisation et de la numérisation de l’administration ainsi que de la répartition efficace des fonctionnaires sur les différents secteurs, tout en garantissant la formation continue aux agents administratifs et l’amélioration du rendement des établissements et offices de l’État.
Cela requiert, aussi, la réforme des entreprises publiques, qui sont un acquis pour l’État et dont la réforme est impérative non seulement pour les équilibres financiers généraux mais également pour les services qu’elles dispensent aux citoyens, explique-t-il.
Il a, à ce propos précisé, « nous n’adopterons pas une méthode dogmatique et nous ne craignons pas d’aborder la question de la réforme des entreprises publiques à condition de tenir compte de la spécificité de chaque entreprise et d’engager un dialogue régulier avec nos partenaires sociaux ».