Les Etoilés pouvaient le faire. De la frustration, oui, mais également un nouvel état d’esprit et un sérieux qu’on n’a pas vus depuis bien longtemps.
Les Etoilés peuvent-ils être contents ou malheureux après avoir été éliminés par le WAC ? Forcément malheureux et déçus pour avoir raté une occasion de passer en demi-finale. Mais en même temps, il y a un peu de satisfaction à ne pas ignorer. L’Etoile a bien joué, et ces 20’ de la seconde mi-temps étaient fabuleuses, tellement le WAC, qui sait défendre d’habitude, a été acculé, voire déboussolé. On n’a pas vu cette ardeur de Chikhaoui et ses équipiers depuis longtemps. Le jeu sur le couloir droit, les passes dans les intervalles sur les deux côtés et puis ces réceptions de tête et de pied dans les seize mètres auraient pu permettre à cette Etoile de mener 3, voire 4 à 0 après 70’. Mais (ce toujours mais), Laaribi a manqué d’opportunisme pour un attaquant étranger recruté pour marquer. Lui et aussi Ben Ouannes ont raté du facile. Et puis au final, un grand cœur pas si bien récompensé. Devant, le WAC pouvait aussi ramener un 2-0 ou 3-0 si vers la fin, il a été plus adroit devant les buts. Bonne prestation des joueurs du milieu et des Etoilés ayant poussé et fait plaisir à leur public qui les a applaudis vers la fin. Une élimination qui s’est accentuée déjà à l’aller. La première manche a été un vrai ratage. De la frustration, de ce fameux goût d’inachevé, les Etoilés en ont assez. Ils devront regarder du bon côté des choses. Avec cet effectif où il y a de bonnes individualités, il fallait un sursaut comme celui du samedi pour reprendre confiance. Le WAC n’a pas été faible, mais c’est l’ESS qui l’a dominé et lui a coupé toute possibilité de faire son jeu. Et si le public widadi n’avait pas provoqué cet arrêt du jeu en lançant des fumigènes et créé ce brouillard gênant. Ces 4’ de respiration pour Haddad et ses équipiers leur étaient très utiles pour revenir, mais surtout pour atténuer la furia de nos joueurs.
Kais Zouaghi mérite une chance
On avait critiqué Zouaghi à l’aller pour être passif et incapable de contrer les plans de Garrido. Cette fois, il a montré quelque chose, il a réussi dans la mi-temps à ajuster plus son plan en demandant à Ben Amor de monter 5 mètres de plus, et à Hanachi et Chikhaoui de se rapprocher à droite pour jouer court et centrer sur un axe fébrile. Mais on lui reprochera surtout de ne pas avoir utilisé Coulibaly dès le début. Les deux axiaux du WAC, Nahiri et Comara, étaient prenables et Laaribi a réussi à les user. Coulibaly, costaud et virulent, aurait permis à Chikhaoui, Hanachi et aux autres de trouver des balles et même de marquer. Mais dans l’ensemble, la copie de Zouaghi était honnête si bien que l’on a été surpris de voir l’Etoile, qui nous a habitués à jouer sans âme, dominer et attaquer avec beaucoup de cran et de solidité.
Reconstruire une équipe commence par retrouver le cœur et le courage. Le public étoilé a décidé d’accorder une énième chance à ses joueurs. Zouaghi, contesté par plusieurs (on lui reproche un manque de métier), doit bâtir sur le match retour et surtout sur cette seconde mi-temps où il semble trouver les clés tactiques de la réussite (jeu sur les couloirs et un 4-4-2 ou 4-4-3 avec Laaribi comme premier attaquant et un Chikhaoui pourvoyeur). Mais cette élimination autant elle reste en travers de la gorge, autant elle promet des lendemains meilleurs si l’on continue avec le même sérieux.