La CAF n’a pas éliminé l’EST et l’ESS en Ligue des champions. Disons-le haut et fort et sans le moindre scrupule, les arbitres des quarts de finale de cette édition n’ont pas été hors du coup. Au contraire, dans l’ensemble, hormis ce but refusé injustement au Raja contre TPMazembe (Tssema n’a pas voulu l’accorder!), cétait correct. Dire que l’EST et l’ESS étaient victimes de l’arbitrage et de la CAF est exagéré. Même louche. Le mérite d’Ezzamalek et du WAC est certain au vu des matches de l’aller. Et si les joueurs de l’EST n’avaient pas ralé après le second but régulier de Ben Charki? Le score pouvait alors se terminer 2-1 et l’EST serait qualifiée avec 1-0 sans être privée du moindre joueur. Et si Laâribi et Ben Ouannès ont été sobres pour marquer des buts aussi faciles en seconde mi-temps? L’ESS ne peut que s’en prendre à ses joueurs très ternes à l’aller et peu efficaces au retour. Arrêtons d’insister trop sur l’arbitrage et sur la CAF pour expliquer une défaite sur le terrain.
Les coulisses de la CAF ne sont pas propres et équitables, ça tout le monde le sait, mais c’est un jeu de «lobbying» qui, des jours, est du côté tunisien, d’autres jours il ne l’est pas. Soyons raisonnables et parlons football. L’EST a sacrifié 6 joueurs de grand calibre qui ont réussi un cycle rageur de 14 mois, avant de quitter. Quand on se prive de joueurs comme Blaïli, Kom, Chaâlali, Ben Mohamed, Bguir, Badri, on va accuser forcément le coup. La nouvelle version de l’EST est certainement plus «raffinée» que l’ancienne (jeu plus rapide, plus esthétique) mais moins compacte et moins solide. De plus, Chaâbani n’a pas trouvé de solutions face à Carteron en trois matches. Ça dit tout sur la supériorité d’Ezzamalek. Pour l’ESS, la donne est complètement autre. Aux Etoilés a manqué cette personnalité à l’aller. Depuis le début de saison et l’échec de Benzarti, l’ESS avait plongé dans ses malheurs avec un président qui voulait partir et des finances altérées.
Des joueurs de qualité, on en a, mais ils étaient égarés et incapables d’évoluer avec leurs moyens et qualités. Le WAC n’était pas injouable, mais c’est l’Etoile qui n’a pas su gérer les détails. Un tour avancé en Ligue des champions, ça se joue sur deux matches (quatre mi-temps !), et non sur 30 ou 20’ !
Il faut être meilleur sur les 180’. Et Ezzamalek et le WAC l’étaient. Tout cela sans ôter le mérite de l’EST et de l’ESS qui quittent en donnant le maximum. Pour l’EST, rien d’alarmant, deux titres de suite, ça reste un énorme exploit.
Pour l’ESS, la seconde mi-temps est un bon indicateur pour mieux regarder l’avenir. Arrêtons donc de chercher des alibis et de condamner la CAF. Pour avancer et mieux aborder la prochaine édition, il vaut mieux chercher des explications «techniques» et voir pourquoi les choses n’ont pas bien marché. Et le plus important, il faudra savoir se remettre sur ses pieds.