
En passant par la rue Jamel, Abdenasser, un «spectacle» — si on peut l’appeler ainsi — retient l’attention. Il s’agit d’une mendiante. Vous me direz «Elle n’est pas la seule».
Oui, bien sûr, mais celle-là se distingue particulièrement. Pourquoi? Pour la simple raison que c’est une Syrienne et qu’elle a été obligée de fuir son pays, avec sa famille, pour trouver une terre d’accueil, abandonnant ainsi tout ce qu’elle possédait, meubles et immeubles, famille et proches et, surtout, sa fierté, fierté d’appartenir à une grande nation. Et tout cela par la faute de gens sans scrupules, étrangers à son pays, qui ont décidé que ce pays irréductible devait disparaître, que ce peuple hautement civilisé et épris de paix devrait être dispersé à travers le monde. Et au lieu d’être traitée comme une invitée, avec tous les égards dus à un invité, voilà que, pour survivre, elle est acculée à la mendicité. Quelle déchéance !
T.B.