Programmer EST-Ezzamalek et ESS-WAC avec la quasi-capacité maximale du public (au moins 75.000 spectateurs d’assistance cumulée en 24 heures), étant une aberration, un risque inutile dont nous ne connaîtrons pas encore les conséquences. Prévenir est le plus important pour combattre ce fléau qui s’installe petit à petit. L’ampleur de la contamination rend risquée toute compétition sportive avec le public. Maintenant, il faut que l’Etat se décide et nous évite ce qui s’est passé à Radès vendredi et samedi. Le football et le sport ne sont pas plus importants que la santé des Tunisiens. En cas de force majeure, on ne peut pas se plier aux caprices et aux bêtises des dirigeants sportifs qui n’ont aucune idée de ces questions de sécurité. On parle santé, on parle ordre général et on parle mesures préventives pour contrecarrer le développement de l’épidémie dans ses débuts en Tunisie.
L’une de ces mesures, c’est d’empêcher les rassemblements de personnes et donc de jouer à huis clos. Nous avons des compétitions de football, de hand, de basket et de volley, sans compter les sports individuels et les entraînements des clubs sportifs, tous âges confondus. Va-t-on, du côté du ministère des Sports, fermer les yeux et subir le chantage et la pression des fédérations et des clubs sportifs? Là, ça dépasse de loin le nouveau ministre des Sports. C’est au président de la République et au chef du gouvernement de trancher.
Cette supercoupe EST-CSS est-elle si nécessaire pour ramener au moins 30.000 personnes? Ces matches de basket valent-ils le risque de voir de nouveaux cas de contamination ? Regardez ce qui s’est passé en Italie là où le Coronavirus a fait des ravages. Le sport est arrêté jusqu’au 3 avril, en France on décrète le huis clos et certaines compétitions sportives sont annulées ou reportées. C’est très sérieux et ça ne pardonne pas. Nos voisins au Maroc ont été les premiers à décréter le huis clos en sport pour dissiper tout risque d’émergence du virus fatal. On attend encore le bon sens de l’Etat. Mais encore une fois, le temps presse et le sport tunisien, quand bien même il nous serait cher et capital, n’a rien de spécial devant la pérennité des Tunisiens et de leur santé. On pense que l’Etat doit décréter le huis clos (et l’appliquer fermement) sur les événements sportifs avant qu’il ne soit trop tard!
Et surtout ne pas prendre des risques comme on l’a pris en Ligue des champions pour «aider» deux clubs au risque de mettre en danger plus de 80.000 personnes (voire plus) entre public, forces de l’ordre et agents de l’organisation. Ça ne peut plus marcher de cette façon si on a un minimum de responsabilité et d’intelligence!