Accueil Société Légalisation de signature, passeport… : Le calvaire des Tunisiens à l’étranger

Légalisation de signature, passeport… : Le calvaire des Tunisiens à l’étranger

Pour légaliser une signature ou déposer une demande de passeport, les Tunisiens résidant à l’étranger sont parfois obligés de parcourir plus d’un millier de kilomètres en raison de la distance les séparant des lieux des consulats. De plus, dans certains pays, ils ont droit à un accueil à la tunisienne.

Passer sa vie à trimer dans un pays à l’étranger, en Europe ou ailleurs, et revenir au bercail pour quelques jours pour y passer les vacances d’été avec les enfants et la famille. Quoi de plus beau et de plus simple ? Eh bien détrompez-vous, car les Tunisiens résidant à l’étranger se trouvent, le plus souvent, confrontés à des obstacles de taille quand il s’agit de s’adresser aux services consulaires pour y déposer une demande de passeport, faire légaliser une signature, avoir la carte consulaire et tant d’autres paperasses inutiles.

Manque de communication et d’information ?

A cet effet, les Tunisiens résidant à l’étranger doivent s’armer de patience pour faire des fois un voyage de plusieurs centaines kilomètres et même plus, comme c’est le cas aux USA et dans d’autres pays, juste pour légaliser une signature autorisant, à titre d’exemple, l’un des membres de la famille à conduire une voiture RS, ou pour le renouvellement d’une carte consulaire. Pour les passeports, c’est une autre histoire car il faudra consacrer toute une journée pour le dépôt de la demande et une autre journée pour la récupération de ce précieux document car dans certains pays, il n’est pas envoyé par voie postale.

Mal informés dans la majorité des cas, ils rentrent bredouilles et frustrés en raison d’un papier qui manque ou parfois d’une panne technique. Communiquer avec les services consulaires à distance et par téléphone est un exercice bien difficile. Ou ça sonne occupé ou il n’y a personne au bout de la ligne, nous confirment des Tunisiens résidant en Suisse notamment. L’un des hommes d’affaires installés dans ce pays depuis les années 90 nous rapporte un témoignage glaçant à ce propos. « Si tu cherches à joindre le service consulaire par téléphone pour un renseignement, tu passeras une journée entière à appeler et rappeler, en vain ».

En France, c’est pareil. A.M, jeune femme mariée, qui habite dans un département de la région Île-de-France, ne cache pas sa déception à l’égard des services consulaires. Il faut arriver trop tôt pour éviter de faire la queue. « L’accueil est toujours à la tunisienne », ajoute-t-elle. Si on demande un renseignement en rapport avec un document administratif, on reçoit le plus souvent des réponses qui ne sont pas du tout claires.

B3 en ligne, une lueur dans la grisaille

Le seul service en ligne dont bénéficient les résidents à l’étranger est relatif au bulletin n°3. Cette mesure salutaire a, il faut bien le souligner,  épargné aux membres de la communauté tunisienne à l’étranger le retour au pays, une condition sine qua non pour avoir l’extrait du casier judiciaire. Mais pour l’autorisation de conduire une voiture sous le régime RS, la liste des pièces à fournir est bien longue, aussi longue que la distance que doivent parcourir des fois nos concitoyens pour aller faire légaliser l’autorisation en question au consulat.

Des appels dans le sens de l’allègement du fardeau de la paperasse, notamment pour les autorisations de conduire une voiture RS, sont lancés par les membres de la communauté tunisienne à l’étranger qui n’ont pas manqué de souligner leur grand étonnement  et leur frustration à cet égard.

Le directeur général des services consulaires répond

Contacté à cet effet par le journal La Presse, le directeur général des services consulaires et ancien ambassadeur en Corée du Sud, Mohamed Ali Nafti, nous explique qu’il est utile de mettre en exergue les efforts consentis par le MAE œuvrant  pour une meilleure qualité de service à notre communauté, à l’instar de la ratification de la convention de La Haye supprimant l’exigence de légalisation consulaire des actes publics étrangers. Son application est entrée en vigueur à partir du 1er mars de l’année écoulée. Elle vise à  faciliter les procédures administratives et à réduire les délais et les coûts supplémentaires imposés au citoyen.

Les Tunisiens ne sont pas tous mal informés ou manquent de communication avec les services consulaires, insiste-t-il à dire. En effet, plusieurs de nos citoyens que ce soit en Tunisie ou à l’étranger sont en rupture avec les services en ligne du site officiel du MAE destinés aux citoyens, visiteurs et investisseurs. Le service e-consulat existe mais peut-être a-t-il besoin de plus de vulgarisation et d’une meilleure conviction de l’importance de son utilisation de la part du citoyen, ajoute M. Nafti.

Aussi est-il utile de rappeler la désignation de nouveaux attachés sociaux dans plusieurs  pays en vue de raffermir les liens avec les membres de la communauté tunisienne, préserver leurs droits, les informer et les accompagner dans certaines démarches dans les pays de résidence. Il y a un nouveau souffle visant à combler les lacunes, conclut-il.

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