Livrés à eux-mêmes et devant l’absence ou l’inefficacité d’approches visant à réduire la pauvreté, les quartiers populaires se sont radicalisés avant et depuis la révolution. Kamel Gadhgadhi avait pris l’habitude de prendre son café avec des jeunes dans un petit café au Kram avant l’assassinat du martyr Chokri Belaïd, impliquant avec lui au passage plusieurs de ces jeunes galvanisés par un discours religieux violent. Rien ne prédestinait Salmane Marrakchi et bien d’autres éléments à se muer en terroristes tristement célèbres si ce n’est cette mainmise sur les mosquées avec la bénédiction des partis politiques portés au pouvoir après la révolution et ce climat de surenchère populiste qui perdure.
Dépourvu d’un poste de police depuis la révolution, la ville du Kram, banlieue nord de Tunis, compte plus de 74 mille habitants selon le dernier recensement publié par l’ITS en 2014. Elle devrait dépasser les 90 mille actuellement. Située entre La Goulette et Carthage, elle a longtemps souffert de la marginalisation, ce qui explique ce taux de criminalité relativement élevé dans cette commune scindée en deux parties en raison du traçage de la ligne ferroviaire TGM. Plus on s’éloigne de cette ligne vers l’ouest, plus on s’enfonce dans les quartiers défavorisés, et moins les jeunes se trouvent immunisés contre la délinquance et la radicalisation et l’extrémisme violent.
Livrés à eux-mêmes et devant l’absence ou l’inefficacité d’approches gouvernementales visant à réduire la pauvreté, les quartiers populaires se sont radicalisés avant et depuis la révolution. Kamel Gadhgadhi avait pris l’habitude de prendre son café avec des jeunes dans un petit café au Kram avant l’assassinat du martyr Chokri Belaïd, impliquant avec lui au passage plusieurs de ces jeunes galvanisés par un discours religieux violent. Rien ne prédestinait Salmane Marrakchi et bien d’autres éléments accusés dans l’assassinat ayant visé le martyr Belaïd à se muer en terroristes tristement célèbres si ce n’est cette mainmise sur les mosquées avec la bénédiction des partis politiques portés au pouvoir après la révolution et ce climat de surenchère populiste qui perdure toujours.
Au lieu de se pencher sur les projets durables dans les quartiers populaires marginalisés, les autorités municipales semblent avoir d’autres priorités comme l’édification des monuments dans une commune qui bascule de plus en plus dans la violence, la criminalité et l’extrémisme violent. A l’instar de Selim le kamikaze, tout le monde pouvait étaler à même le sol sa pacotille, des vêtements de friperie et bien d’autres produits en l’absence des services de contrôle.
De l’endoctrinement, les jeunes passent très rapidement à l’enrôlement et à l’acte, comme ce fut le cas pour le kamikaze Mohamed Selim Znaïdi, âgé de 29 ans, qui s’est fait exploser un an après sa libération, faute peut-être d’un programme de déradicalisation visant sa réinsertion. Ce dispositif est malheureusement quasi absent dans notre pays et coûte cher. Le chômage, la marginalisation et l’exclusion sont toujours présents dans la commune du Kram et notamment au niveau des quartiers populaires. La ville offre un environnement propice au soulèvement et à l’extrémisme violent devant la démission des décideurs au plus haut niveau.
Un monument à l’entrée de l’avenue principale Farhat-Hached au Kram-Ouest vient rappeler les noms de ceux qui sont tombés en martyrs après la révolution. Rien de plus. Le poste de police de la place, qui a été saccagé et brûlé le 14 janvier 2011 par les manifestants, n’a pas été rétabli à ce jour en dépit des appels incessants des habitants qui sont obligés de se déplacer à Carthage-Byrsa où un nouveau poste de police leur a été réservé.
A défaut d’une approche de lutte globale, on se rabat toujours sur les solutions sécuritaires qui ont montré leurs limites. Les causes socioéconomiques sont reléguées au second plan. Le kamikaze Selim Znaïdi ne pouvait passer inaperçu au Kram en raison de sa tenue vestimentaire mais surtout de son passé. En effet, il était condamné pour terrorisme comme c’est le cas pour son compagnon Khoubaib Laâga, résidant à Sidi Daoud non loin du Kram. S’habillant en afghan, Selim a élu domicile à proximité de la gare du Kram où il avait pris l’habitude de vendre des petits sandwiches à la tombée de la nuit. Agé de 29 ans, le terroriste en question était connu par l’appellation Selim le Rouge. Discret, le corps frêle mais le visage crispé et l’esprit tourné vers son «heure de gloire» que personne n’a vue venir, il n’a pas cherché à se refaire une virginité et dissiper son passé. Il s’affichait en kamis afghan à coté de la gare du Kram. On ne sait pas s’il était assigné à résidence ou non, mais il n’a pas refait surface les jours qui ont précédé son vil attentat.
De l’endoctrinement, les jeunes passent très rapidement à l’enrôlement et à l’acte, comme ce fut le cas pour le kamikaze Mohamed Selim Znaïdi, âgé de 29 ans, qui s’est fait exploser un an après sa libération, faute peut-être d’un programme de déradicalisation visant sa réinsertion. Ce dispositif est malheureusement quasi absent dans notre pays et coûte cher. Le chômage, la marginalisation et l’exclusion sont toujours présents dans la commune du Kram et notamment au niveau des quartiers populaires. La ville offre un environnement propice au soulèvement et à l’extrémisme violent devant la démission des décideurs au plus haut niveau.
Au lieu de se pencher sur les projets durables dans les quartiers populaires marginalisés, les autorités municipales semblent avoir d’autres priorités comme l’édification des monuments dans une commune qui bascule de plus en plus dans la violence, la criminalité et l’extrémisme violent. A l’instar de Selim le kamikaze, tout le monde pouvait étaler à même le sol sa pacotille, des vêtements de friperie et bien d’autres produits en l’absence des services de contrôle.
Malgré les trois attentats-suicide enregistrés ces dernières années, relevant une certaine défaillance au niveau de la coordination et sur le plan de l’échange de renseignements entre les différents services spécialisés, le décret 71 du 19 janvier 2017 relatif à la création du Centre national des renseignements n’a pas été activé à ce jour. Par manque de volonté politique, nous a expliqué Kamel Akrout, l’ancien premier conseiller à la sécurité nationale auprès du président de la République, dans son entretien publié le 23 février dernier dans les colonnes de notre journal.
Le temps est venu de repenser la sécurité dans les lieux publics et devant les représentations diplomatiques dans le pays, confient certains experts. En d’autres termes, il ne faut plus persévérer dans les mêmes erreurs du passé.