Entre La Presse et ses lecteurs, c’est une vieille histoire d’amour, qui dure encore et toujours. Plus le journal prend de l’âge, plus ses liens avec ses lecteurs se raffermissent. Certes, soleils et orages ont tissé la trame de vie d’un journal devenu légende. Sa vie pourrait aisément s’illustrer en images d’Epinal ou un beau livre d’histoire. Il est à la fois d’avant-hier et de demain. Il ne ressemble à aucun, sauf à ses lecteurs.
Mais qui aurait parié que ce petit journal tunisois, né le 12 mars 1936, qui tirait à ses débuts à quelque deux mille exemplaires et paraissait sur quatre pages dans une édition du soir, deviendra au fil des ans le premier quotidien de Tunisie ? En effet, dépositaire d’un legs médiatique et d’un héritage journalistique de taille, le quotidien La Presse est fier de porter sur ses épaules plus de huit décennies de défis, de labeur, de combat, de passion, de professionnalisme. Grâce à ses journalistes, son personnel technique et administratif, La Presse a su non seulement se maintenir pendant 84 ans, mais il est aussi édifiant de constater comment le journal a pu négocier tous les virages historiques.
En effet, les différentes vies du journal depuis sa naissance jusqu’à ce jour peuvent aisément se découvrir à travers ses différentes éditions où on voit défiler des images, écouter des histoires, découvrir des scandales, mais aussi passer en revue les principaux courants de pensée et réformes qui ont jalonné cette période. On peut partir à la découverte de ces pages jaunies par le temps et plonger dans les ronces inextricables d’une actualité dense, riche en événements qui interpellent même le plus indifférent des lecteurs.
Telle cette manchette qui annonce le départ du dernier bey et la fin du règne husseinite qui a duré trois siècles. Ou encore l’émotion qu’on ressent face à la Une qui annonce la puissance triomphale de la libération de Tunis. Comment contenir ses larmes quand les Unes du journal nous restituent une actualité navrante et émouvante, en l’occurrence l’assassinat de Chokri Belaïd, de Brahmi et des victimes innocentes du terrorisme qui a étanché sa soif au Bardo et à Sousse, par exemple ? Comment ne pas s’incliner devant la majesté du peuple tunisien et son sursaut collectif pour remettre la République et ses valeurs en avant et pour placer la patrie au-dessus des partis ? C’est que La Presse n’est pas uniquement une entreprise publique, c’est une institution nationale, un vrai musée vivant qui garde jalousement plusieurs tranches de vie. On y trouve l’histoire du colonialisme, du mouvement national, du mouvement syndical, tous les courants de la pensée moderne. C’est pourquoi il faut préserver ce patrimoine, cette richesse.
Mais un anniversaire, c’est aussi une occasion pour rendre hommage à des hommes qui ont porté sur leurs épaules ce journal pendant des décennies et qui nous ont brusquement quittés. C’est pourquoi chaque anniversaire est une occasion d’honorer les journalistes de renom qui se sont succédé à sa tête, l’ont fait, porté et défendu ainsi qu’aux différents autres acteurs non moins importants ; techniciens, employés ou P.D.G.
Enfin, sans ses lecteurs un journal n’existerait pas. C’est pourquoi nous remercions nos lecteurs pour leur fidélité et nous nous engageons à mieux les servir.
karabaka youssef
12 mars 2020 à 14:40
Joyeux anniversaire à toute l’équipe de la presse. Espérant que vous soufflez la centenaire et bonne continuation.
Dr. Ezzeddine Moudoud
12 mars 2020 à 21:53
Votre fierté est la mienne et de toute ma generation de « place des moutons » (maakel ezzaim…)…bonne continuation…notre Tunisie a plus que jamais besoin de vous…sinon on va devenir « dingues »…