Il compte 8.000 têtes et 2.300 éleveurs en Tunisie et revêt une importance à caractères économique, social, environnemental et culturel. Le secteur camelin fait l’objet, depuis 1993, d’une stratégie nationale de développement, mais force est d’admettre qu’il souffre encore de certaines lacunes qui entravent la bonne mise en marche de cette stratégie, et sur lesquelles butent les éleveurs.
La journée scientifique sur la santé et la production du dromadaire, organisée récemment à Tozeur, a constitué une opportunité idoine pour se pencher sur le secteur et le relancer .C’est un créneau porteur, comme nous le confirme Dr Mohamed Methnani coordinateur du MVI (Mondial veterinairy international) qui, à travers un long séjour en Italie qui lui a permis de tisser des relations solides avec les transalpins, compte s’y investir avec comme partenaire GMS, pour relancer un secteur qui, au grand dam des éleveurs et intervenants, impose plus d’intérêt de la part du ministère de tutelle.
La participation des chercheurs italiens du département de médecine vétérinaire de l’université de Sassari en Sardaigne au Symposium international de Tozeur a permis d’apporter le plus escompté à ce secteur. En fait ,cette collaboration fructueuse avec l’université de Sardaigne, qui date depuis une vingtaine d’années, fut matérialisée par la formation de plusieurs chercheurs en médecine vétérinaire.
Les Italiens, qui ont participé massivement aux travaux de la journée de Tozeur, ont manifesté un vif intérêt pour les sciences des camélidés et pour le développement de cette espèce animale, ainsi que pour la protection du patrimoine zootechnique et socioculturel.
Cet intérêt a été concrétisé dès leur retour en Italie par une offre de l’institut Zoo-prophylactique de Sassari avec le département de médecine vétérinaire qui consiste à bénéficier pour un médecin vétérinaire tunisien, d’une bourse de 3e cycle pour un doctorat en recherche (santé du dromadaire et qualité sanitaire de ses produits).
Ce partenariat enrichissant avec les Italiens relève de cet intérêt manifeste des deux parties pour l’élevage camelin, considéré comme un créneau porteur et un axe de développement et de stabilité pour les régions du Sud tunisien à travers la production de produits alimentaires spécifiques à exporter sur des marchés européens porteurs.
Et si la production de la chaîne de valeur lait et viande est un bon levier de développement, il n’en demeure pas moins important d’assurer une alimentation saine au cheptel. Un volet qui reste l’apanage de GMS, un partenaire solide de MVI et qui ne cesse d’œuvrer pour booster le secteur camelin comme le rapporte son directeur Hatem Zribi. «Le secteur demeure marginalisé. Nous intervenons à travers une assistance aux éleveurs. Comme pionnier de la nutrition animale en Tunisie, nous avons mis à disposition des variétés pour engraisser la race et qui ont été jalonnées de succès auprès des éleveurs ciblés et qui veulent maximiser leurs profits. La demande sans cesse grandissante des éleveurs reflète l’efficience de la nouveauté introduite en collaboration avec MVI, qui a fait de nous un partenaire incontournable avec des performances de production favorables et encourageantes».
Mais empressons-nous de dire que l’union (MVI-GMS) impose l’intervention d’autres acteurs pour conférer à ce secteur la dimension qui lui sied le mieux. C’est l’avis du Dr. Mohamed Methnani. «Il est impératif d’instaurer des études académiques approfondies dans le cursus des études de l’Ecole nationale de médecine vétérinaire de Sidi Thabet. Cela permettra de faciliter l’installation des jeunes dans le Sud tunisien et une meilleure intégration des étudiants dans les circuits de coopération internationale ».
Par ailleurs, il est à signaler que le Festival de chevalerie, qui aura lieu dans la délégation de Béni Mhira à Tataouine du 12 au 14 mars 2020, a convié (MVI-GMS) à présenter une communication ayant pour thème l’importance d’une alimentation équilibrée dans l’élevage camelin. Ce sera une première pour tendre la perche aux éleveurs implantés dans le Sud-Est, d’autant plus que les gouvernorats de Médenine et Tataouine accaparent 20% et 23% respectivement de l’ensemble de l’élevage sur tout le territoire.
Hafedh TRABELSI
Liberte
13 mars 2020 à 11:52
Pourquoi nous avons besoins des italiens pour l’élevage des dromadaires, on a besoin d’eux pour le développement de l’énergie solaire pour développer de l’électricité propre et créer des emplois durables dans le désert tunisien qui profitera aussi à l’Italie.