On est tenu encore une fois de parler du coronavirus. Une pandémie qui s’abat sur le monde entier et qui met en péril le fonctionnement de tous les domaines de la vie.
Le sport, cette activité ludique mais économique et rentable dans le monde entier, a été si touché par une vague de reports et d’annulations. Essentiellement en Europe et en Asie. Nous? Le constat est certainement moins affligeant mais ça commence à être sérieux. Or, et on est obligé (et consterné) de le redire : l’Etat tunisien, essentiellement le gouvernement, se fait encore peu réactif. Notamment en sport où les fédérations et les clubs dictent encore leur loi. En voulant jouer avec le public, ces dirigeants sont-ils conscients de ce qu’ils font? De ce qu’ils risquent? A ce point, la survie des gens importe peu devant un quelconque match de foot ou de hand? Soyons sérieux pour une fois. On ne va pas dramatiser, mais on ne va pas, non plus, laisser la plupart des Tunisiens entre public, joueurs et autres, à la merci des caprices répugnants des dirigeants sportifs. Ce qui se passe est très grave: on a des fédérations et des clubs qui veulent vivre sans l’Etat et hors la loi au nom de ce ridicule cliché d’ingérence politique dans le sport. Une absurdité malheureusement relayée et «appuyée» indirectement par la faiblesse affichée par le gouvernement, essentiellement le ministre des Sports.
Jouer avec le public, tenir des assemblées générales en présence de 400 personnes est une folie, un risque démesuré. Des pays plus développés que nous ont mis le sport en quarantaine, et même ceux qui jouent encore commencent à réagir rapidement. Des clubs refusent même de jouer et de se déplacer pour éviter la contamination. On a l’impression qu’en Tunisie, le sport est un Etat dans l’Etat. Et c’est une fatalité si l’ordre public et les questions de sécurité nationale (comme c’est le cas de figure) sont entre les mains des clubs et surtout des fédérations sportives. Quand un gouverneur, qui a tous les pouvoirs dans un état d’urgence, décide un huis clos, tout le monde doit s’aligner. Encore une fois, le sport n’est pas si sacré par rapport à la santé des Tunisiens. Quitte à chambarder les calendriers, à marquer une pause d’un mois, à décréter un austère huis clos. Défier l’Etat et mettre en danger la vie même des joueurs, dirigeants et du public, sont des lignes rouges. Ça peut ne pas plaire à certains qui «gagnent» de l’argent par le sport, et qui se soucient peu d’une épidémie aussi ravageuse et contraignante en cas de réaction tardive. Mais on va encore une fois le redire, il faut reporter les événements sportifs et décréter le huis clos même pour deux ou trois semaines. Le temps de contrecarrer le développement du nombre de cas. Et surtout pour éviter au maximum la contamination. Et ça, c’est au gouvernement de le faire bon gré mal gré !