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Secteur touristique : A l’épreuve d’une conjoncture difficile

Le président de la Fédération tunisienne de l’hôtellerie, Khaled Fakhfakh, a appelé le ministère de tutelle à créer une task-force pour gérer la situation de crise engendrée par la propagation du coronavirus qui pourrait s’aggraver si elle s’inscrivait dans la durée. 

Lors de l’assemblée générale élective de la FTH tenue hier à Tunis, en présence du président de l’Utica, Samir Majoul, et du secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mohamed Ali Toumi, a évoqué le sujet de la propagation du coronavirus et son impact sur le secteur touristique à l’échelle mondiale et nationale.

Le ministre du Tourisme a fait savoir qu’actuellement, le secteur observe un ralentissement au niveau du rythme des réservations hôtelières. Et de souligner que les prévisions pour la période qui précède la saison estivale sont plutôt négatives. Il a dans ce sens mis l’accent sur l’impératif d’intensifier la prévention sur les plans individuel, collectif et institutionnel.  « En attendant que les statistiques relatives à l’activité touristique dans les divers  marchés à travers le monde soient disponibles, nous devons unifier nos efforts et consolider la coordination et la coopération avec les parties prenantes pour soutenir et préserver le secteur », a-t-il affirmé.

Evoquant les transformations nécessaires pour la mise à niveau du tourisme, Mohamed Ali Toumi a affirmé que la communication sur le secteur nécessite une nouvelle approche qui ne réduit pas l’activité touristique à de simples statistiques laconiques que les autorités publient chaque année mais plutôt une nouvelle approche qui repose sur des informations reflétant le poids réel du secteur dans l’économie nationale, notamment son impact sur l’emploi et sur d’autres activités sectorielles.   Toujours dans le même contexte, le ministre a fait savoir que le projet de refonte du système de classement des hôtels est, désormais, à un stade avancé et il sera activé durant l’année en cours. Et d’ajouter que la réforme du système de la formation professionnelle dans le secteur touristique est nécessaire afin de subvenir aux besoins des divers établissements touristiques en matière de compétences et de personnels convenablement formés. L’objectif étant de rehausser la qualité des services fournis.

Une task-force pour gérer la situation de crise

De son côté le président de la Fth, Khaled Fakhfakh, a appelé le ministère du Tourisme à créer une task-force dans l’objectif de gérer la situation de crise engendrée par l’épidémie de coronavirus et qui pourrait s’aggraver en induisant de très mauvaises répercussions sur le secteur si elle s’inscrit dans la durée. « Nous pouvons subir de mauvaises répercussions, similaires, voire pires, à celles subies en 2015. Cette task-force aura également pour mission d’étudier les conséquences de la propagation du virus et proposer des mesures de soutien aux entreprises du secteur », a-t-il affirmé.

S’adressant au secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, le président de la FTH a affirmé que la fédération s’est attelée à établir une nouvelle convention collective avant-gardiste, qui sied aux spécificités actuelles du secteur. Dans ce contexte, il a appelé à activer l’accord du traité Open Sky, tout en mettant en exergue ses avantages et son apport bénéfique au tourisme. « Nous devons sauver Tunisair. Pour cela, il faut accélérer le plan de restructuration du transporteur national. Contrairement à ce qui est dit, l’Open Sky est un élément de développement de la compagnie aérienne », a-t-il noté.

Des transformations structurelles qui ne peuvent plus tarder

De son côté, Samir Majoul a affirmé que la FTH et l’Utica partagent la même vision aussi bien sur « les sujets conjoncturels et urgents que structurels » du secteur touristique. S’agissant de l’ « urgent », le président de l’Utica a souligné l’impératif d’étudier les conséquences du coronavirus sur la santé des employés ainsi que sur leur mobilité et de considérer les répercussions de la baisse des flux générés par les PME tunisiennes avec leurs partenaires étrangers sur l’emploi et le pouvoir d’achat des Tunisiens.

Dans ce même contexte, Samir Majoul a fait savoir que cette situation « conjoncturelle », qui laissera un impact sur les économies mondiales et nationales, ne doit pas retarder les réformes structurelles mais au contraire, il a exhorté les autorités à « redoubler d’efforts afin de les acter ». A ce titre, le président de l’Utica a souligné que le patronat et  la FTH partagent la même vision sur les projets de transformation tels que la mise en œuvre du Livre blanc, la restructuration de Tunisair, l’adoption de l’Open Sky qui est susceptible de créer une dynamique dans le secteur, la mise à niveau des diverses structures dans les aéroports ainsi que l’adoption d’une politique environnementale soutenue dans les villes étant donné que l’environnement est devenu un facteur déterminant dans le choix des destinations touristiques et la diversification du produit touristique.

Pour sa part, le secrétaire général de l’Ugtt, Noureddine Taboubi, a affirmé que tous les partenaires et parties prenantes doivent contribuer ensemble à la relance du secteur touristique, indiquant dans le même contexte qu’une bonne  part des  retraités bénéficient d’une faible pension. «Environ 400 mille personnes bénéficient d’une pension de retraite inférieure au smig. Plus de 120 mille personnes bénéficient d’une pension inférieure à l’allocation octroyée aux familles nécessiteuses», a-t-il conclu. 

Il est à noter que les résultats des élections des nouveaux membres exécutifs de la FTH devaient être annoncés hier en fin de soirée.

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