
Double championne d’Afrique de boxe et qualifiée aux JO, Khouloud Halimi fait figure d’outsider ambitieuse dans la perspective de la joute de Tokyo.
Graine de star, notre porte-drapeau et boxeuse Khouloud Halimi a confirmé sa suprématie continentale dans la catégorie des 57 kg. Après une médaille d’or glanée aux Jeux africains du Maroc, elle vient de se qualifier aux Jeux olympiques de Tokyo tout en remportant la médaille d’or au tournoi qualificatif organisé récemment au Sénégal : « En dépit d’une rude concurrence d’une adversaire somalienne résidant aux USA, j’ai tenu la dragée haute.
C’était un combat acharné face à Ramla Ali.
D’ailleurs, après l’avoir battue, tous les techniciens sur place n’ont pas hésité à miser sur moi à l’avenir », a confié Khouloud Halimi.
Préparation tronquée
En évoquant le volet préparation au tournoi qualificatif aux JO, Khouloud Halimi a souligné qu’elle a effectué un stage peu rassurant en Russie. Elle a été contrainte de s’entraîner avec les messieurs en l’absence des dames au cours de ce stage. Toutefois, et grâce à son mari résidant en France, elle a effectué un stage adéquat à Savignon : «Ce stage a par la suite porté ses fruits au Sénégal. J’ai décroché mon billet vers Tokyo avec brio, dans la mesure où j’ai aussi glané la médaille d’or», a précisé Halimi qui a fait savoir que, chapitre jeux africains, elle avait bénéficié de la part de la tutelle d’une préparation consistante durant deux mois. Elle s’est ainsi illustrée en battant des adversaires chevronnées (du Kenya, d’Algérie, du Nigeria et du Botswana) pour grimper sur la plus haute marche du podium. Pourtant, elle n’était pas favorite !
Malchance quand tu nous tiens !
Bien avant ses exploits à l’echelle africaine, Khouloud Halimi se considère malchanceuse : « En coupe d’Afrique, au Congo, on m’a contrainte à oter mon voile. J’ai donc refusé de continuer le combat après le premier round. Aussi, au tournoi qualificatif des JO de Rio 2016, je me suis qualifiée en finale après avoir remporté trois combats dont deux par K-O. Malheureusement, j’ai manqué la pesée. Elle s’est déroulée entre 7h00 et 8h00 au lieu du 8h00-9h00 comme on me l’avait annoncé. Au mondial du Kazakhstan, j’ai été gravement blessée lors du premier combat. J’ai failli arrêter la boxe. Heureusement, malgré une éclipse de quelques mois, je me suis rachetée au cours d’une rencontre amicale avec une équipe canadienne au cours de laquelle j’ai battu une boxeuse chevronnée. J’ai par la suite enchaîné selon un programme de préparation établi par un préparateur physique du centre médico-sportif qui a cru en mes capacités», a fait savoir Halimi.
Confiante et audacieuse
Originaire de Kasserine, Khouloud Halimi a fait ses classes sous la férule de l’entraîneur Belgacem Najhi.
En passant à Sousse, elle a été prise en charge par l’entraîneur du Stade Soussien, Ahmed Zay Amri .
Elle s’est de suite mise en évidence lors du championnat national. Puis, elle a été recrutée par l’équipe de La Cité Sportive d’El Menzah sur proposition de l’entraîneur du club, l’ancien champion Hamadi Chargui : «Je remercie tous les entraîneurs qui m’ont encadrée. Je leur dédie mes médailles», a mentionné Halimi. Notre championne affirme aussi qu’elle n’hésitera pas à renoncer aux J-O si elle ne bénéficie pas d’une préparation adéquate : «Je suis confiante, audacieuse et ambitieuse. J’ai remporté la majorité de mes combats par K-O. Qu ‘on m’accorde une chance et vous verrez de quoi je suis capable ! », a conclu Khouloud Halimi.