La mobilisation anticoronavirus se poursuit de plus belle et on est convaincu au niveau de la présidence du gouvernement que l’apport des citoyens et leur association effective à l’effort national antipandémie constituent les conditions fondamentales à même de baliser la voie à la réussite collective de la bataille nationale contre le coronavirus
Que doivent faire effectivement Elyes Fakhfakh, ses ministres et les différentes structures gouvernementales ainsi que les composantes de la société civile et les partis politiques au pouvoir et dans l’opposition (outre les appels lancés aux citoyens pour consentir des dons au profit de la trésorerie publique ou du prochain Fonds d’éradication du coronavirus) dans l’objectif de convaincre les Tunisiens — et ils sont malheureusement nombreux à faire la sourdre oreille aux mesures de prévention décidées par le gouvernement, voire à défier ouvertement les instructions gouvernementales interdisant les rassemblements dans les lieux publics — d’adhérer à l’effort national visant à lutter contre la pandémie et de comprendre que sans leur participation volontaire et sans leur mobilisation quotidienne, le fléau risque de se répandre encore plus et de constituer une grave menace pour les Tunisiens.
Pour être plus clair, comment faut-il réagir face aux comportements inadmissibles des citoyens récalcitrants qui s’ingénient à trouver les astuces les plus inimaginables pour contourner les mesures de protection et de prévention annoncées par le chef du gouvernement à l’instar de l’ouverture des nights-clubs durant la matinée (de 8h00 à 16h00) ou d’organisr des mariages dans les maisons privées en recourant aux cérémonies traditionnelles où des centaines d’invités des deux sexes se côtoient et dansent même ensemble en faisant fi des conseils appelant à ce que les rassemblements soient évités au maximum et à ce que les contacts obéissent au principe de la distance conseillée par les spécialistes ?
Une semaine après le démarrage de la stratégie nationale de lutte contre la propagation du coronavirus lancée par le chef du gouvernement et confortée par un suivi médiatique impressionnant assuré par les compétences du ministère de la Santé, toutes spécialités confondues, l’on est malheureusement dans l’obligation de constater que beaucoup de Tunisiens ne répondent pas, comme attendu, aux messages véhiculés par les médias engagés à fond dans la campagne de sensibilisation et d’information qui gagne du terrain de jour en jour.
Est-on en mesure d’affirmer que les récalcitrants agissent ainsi parce qu’inconscients de la réalité de l’ampleur de la pandémie ou parce qu’ils n’ont pas confiance au discours et aux explications des officiels tunisiens à propos du fléau et aussi à propos de la crédibilité des solutions préconisées par le gouvernement pour y faire face.
En tout état de cause, il semble que le gouvernement est convaincu de la nécessité de changer de méthodologie d’action en vue d’affronter le coronavirus avec le maximum d’opportunités de le contenir et surtout de faire participer le plus grand nombre possible de «partenaires de la société civile» à l’élaboration de la meilleure stratégie à mettre en place ensemble à l’issue «d’un dialogue national» aussi large que possible, l’objectif final étant de réunir les conditions idoines à la concrétisation des mesures déjà prises et à celles qui seront annoncées dans les jours à venir.
Hier, le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, a rencontré les présidents et secrétaires généraux de l’Utica, de l’Utap et de l’Ugtt pour les tenir informés de l’évolution de la stratégie de lutte anticoronavirus, pour écouter leurs propositions sur les rectifications à introduire et aussi sur l’approche de communication qu’ils estiment la plus efficace dans l’objectif de faire en sorte que la majorité écrasante des Tunisiens épousent dans la réalité de leur vécu quotidien l’idée selon laquelle le coronavirus ne passera pas et qu’il sera éradiqué grâce justement à la mobilisation consciente et active de tous et à l’adhésion convaincue à la stratégie conçue par le gouvernement.
Et le chef du gouvernement de présider, par ailleurs, un Conseil ministériel restreint consacré à l’examen des répercussions économiques de la pandémie et à l’adoption de mesures de nature à préserver les intérêts des catégories sociales qui en souffriront le plus.