Sorti en 2011, le film « Contagion » de Steven Soderbergh est plus que jamais d’actualité. Actuellement disponible en ligne et en DVD, le film n’a jamais été aussi (re)visionné qu’en cette période de lutte planétaire farouche contre le coronavirus.
Connu pour son casting 5 étoiles qui réunit Matt Damon, Kate Winslet, Jude Law, Laurence Fishburne, Marion Cotillard, Gwyneth Paltrow et Bryan Cranston, le film n’a pas fait long feu au Box Office, 9 ans plus tôt. A l’époque de sa sortie, son succès critique et commercial n’était pas aussi fulgurant. Le 7e art grouillait de films « catastrophe » qui traitent de pandémies réelles ou fictives des plus réalistes aux plus farfelues.
Le scénario n’a rien d’original et les longs métrages en provenance du monde entier continuent à pulluler alimentant ainsi l’imaginaire collectif des cinéphiles depuis presque un siècle.
« Contagion », avec du recul, s’avère être l’un des films les plus réalistes en ce moment : il se distingue des œuvres similaires qui relatent au mieux différentes batailles épidémiologiques universelles inventées ou extraites de l’histoire de l’humanité… Pour beaucoup, Soderbergh est même considéré comme visionnaire.
Prémonitoire ?
Alors qu’une épidémie se propage à grande vitesse, la communauté médicale mondiale tente, dans une course effrénée contre la montre, de trouver un remède et de contrôler la panique qui se répand encore plus vite que le virus. Actuellement, on n’en est pas à ce stade là, mais à moyen terme, si une mobilisation individuelle ou collective (celle des peuples) ne se fait pas, ceci ne peut qu’accentuer la propagation du virus.
Le pitch officiel de ce film reste alléchant : une pandémie dévastatrice explose à l’échelle du globe… Au Centre de prévention et de contrôle des maladies, des équipes se mobilisent pour tenter de décrypter le génome du mystérieux virus, qui ne cesse de muter. Le sous-directeur Cheever, confronté à un vent de panique collective, est obligé d’exposer la vie d’une jeune et courageuse doctoresse.
Tandis que les grands groupes pharmaceutiques se livrent une bataille acharnée pour la mise au point d’un vaccin, le Dr Leonora Orantes, de l’OMS, s’efforce de remonter aux sources du fléau. Les cas mortels se multiplient, jusqu’à mettre en péril les fondements de la société, et un blogueur militant suscite une panique aussi dangereuse que le virus en déclarant qu’on «cache la vérité» à la population.
« Contagion » jouit d’un réalisme flagrant et reste particulièrement bien documenté par rapport aux films de ce genre… d’où le (re)retentissement de ce thriller d’anticipation. Le réalisateur flirte avec le docu-fiction et nous informe passionnément sur l’ampleur d’une pandémie mondiale et son impact sur les citoyens du monde, indépendamment de leurs différends (différences) religieux, ethniques ou autres.
L’humanité s’unit presque spontanément contre un ennemi commun invisible, dévastateur, redoutable, imprévisible. La fragilité de la civilisation est mise en relief : effondrement de l’économie, pauvreté, montée de la violence, panique, famine… Tout y est ! Le film suit le parcours fragmenté de plusieurs personnages, ce qui donne de l’épaisseur à la narration et au scénario. Rarement la vulnérabilité de l’être humain n’a pu être filmée sur grand écran. Le film revient sur des épidémies vraies qui ont rongé le monde par le passé : Sras, grippe aviaire ou porcine, la vache folle ou la grippe espagnole. « Contagion » est un film qu’on vous recommande en période de confinement mais … Ames sensibles s’abstenir !
