Parmi les secteurs les plus exposés à la circulation du coronavirus en Tunisie, il y a le transport en commun. Pourtant, ce secteur vital à l’économie nationale n’a pas fait l’objet d’une mesure spécifique, ni de la part du chef du gouvernement, ni du Chef de l’Etat.
Cependant, il transporte quotidiennement des milliers de personnes dans des conditions d’encombrement et de promiscuité connues et reconnues. C’est ce qui a poussé la Fédération générale du transport à dénoncer « la faiblesse des mesures prises en faveur de ses adhérents et l’absence de moyens de prévention contre le nouveau coronavirus ».
Et même si les autorités assurent que la situation est encore sous contrôle, le nombre de Tunisiens atteints du Covid-19 continue d’augmenter et il est impossible de documenter les cas porteurs du virus dans les rames de métro, trains et bus. En effet, la désinfection par vaporisation en cours de déploiement sur l’ensemble des réseaux du transport en commun ne cible principalement que les bactéries et les moisissures plutôt que les virus. Cette mesure, perçue comme une précaution raisonnable pour désinfecter quotidiennement les moyens de transport, n’est pas à même de freiner la propagation du virus si une personne infectée voyage dans l’un de ces véhicules en général bondés. Ce genre de situation déplorable pourrait se produire et se reproduire, au grand dam des usagers sains, tant que le virus continue à se propager. Ses conséquences seraient immédiates sur le personnel et les voyageurs. Il est à noter que les rampes et autres points de contact réguliers dans les stations de bus et métro font l’objet d’un nettoyage quotidien selon les directives du plan d’action du ministère de la Santé qui a pourtant décrit le risque de contracter le virus comme fort.
Pour le moment, tant que des consignes de confinement général n’ont pas été données, les usagers devraient respecter les protocoles d’hygiène recommandés et compter sur leurs propres mesures de protection en limitant leurs déplacements et en observant, en cas de nécessité, les mesures individuelles telles que se laver les mains régulièrement et se couvrir la bouche pour éviter une contamination par la toux et les éternuements. C’est que la protection la plus efficace contre le virus, c’est d’éviter les voyages mortels.
Dr. Ezzeddine Moudoud
19 mars 2020 à 21:27
Merci encore si Chokri, pour ces analyses et recommendations. En matière de « public policy », dans une situation exceptionnelle et si grave, aucun risque n’est permis. Dans le contexte actuel, le secteur réprésente un « foyer de contagion » incroyable…à cause des raisons que vous soulignez, notamment la « promiscuité » insupportable même en temps normal. La photo parle d’elle-même… En bref, et s’il faut saluer la décision de notre Président concernant le couvre-feu » partiel qu’il a ordonné, en vigeur depuis hier, il faut maintenant aller plus loin et surtout, beaucoup plus vite. Les informations les plus récents venues de Chine le montrent: toute une région (52 millions d’habitants), complètement « bouclée », et l’Armée Nationale a été utilisée pour la logistique… Nous n’avons pas les moyens de la Chine, ni de la France (89 morts hier seulement et Paris est une ville morte depuis le week-end dernier..). Mais on peut faire mieux. On sera obligé de toute façon d’ici quelques jours, semaines au plus. Le Maroc, par exemple, a déjà opter pour le « confinement total », depuis presque une semaine maintenant…. Tout ceci pour dire, qu’on est dans la bonne direction depuis hier, mais il faut mettre le « paquet » maintenent, plus de demi-mesures….comme l’a montré la Chine, et éviter le « chauchemar italien », surtout que chez nous, on ne peut pas « confiner » à ‘ »temps partiel », des « cons finis » qui ne respectent rien …J »adore le » Au Gré du Jour », d’aujourd’hui !!!