Au moment où le rapatriement des Tunisiens non résidents continue selon un rythme très lent en raison de l’état d’urgence sanitaire décrété partout
dans le monde, le MAE fait de son mieux et s’adapte avec la fermeture graduelle des frontières. C’est une équation très complexe mais réalisable compte tenu des résultats enregistrés jusque-là, selon le directeur général des affaires consulaires relevant du MAE.
Plusieurs Tunisiens se sont trouvés bloqués à l’étranger en raison de la fermeture des frontières et la limitation des liaisons aériennes. Le monde se confine de plus en plus au grand dam de ceux qui aspirent à un retour au bercail. A cet effet, le ministère des Affaires étrangères (MAE) fait face aujourd’hui à une grande pression pour assurer le rapatriement des Tunisiens non résidents.
Le rapatriement est difficilement réalisable à défaut de solidarité, de compréhension et de coopération. Cela implique impérativement d’autres départements appelés à mettre la main à la pâte. Il ne suffit pas d’appeler seulement au rapatriement. Il faut trouver les avions, disposer du personnel navigant et notamment de lieux pour le confinement. Sur le plan sanitaire, le rapatriement est toujours déconseillé, ce qui est de nature à compliquer encore plus la donne d’autant plus que parmi les non-résidents, il y a ceux qui se trouvent dans une situation précaire, notamment en Egypte et au Maroc, d’où une certaine réticence en matière de rapatriement dont les décideurs évitent de parler. Que faire à titre d’exemple pour nos émigrés clandestins qui planifiaient de rejoindre l’Espagne mais se sont trouvés bloqués actuellement au Maroc et vivent aujourd’hui dans la rue ?
A cet effet, le directeur général des affaires consulaires au sein du MAE nous a déclaré qu’en dépit de toutes les entraves rencontrées, le MAE est parvenu à rapatrier environ 7.300 Tunisiens non résidents à l’étranger depuis le début de la crise due à la rapide propagation du coronavirus, plus précisément depuis le 14 mars dernier. Les efforts se poursuivent pour rapatrier dans les plus brefs délais le maximum de Tunisiens non résidents et bloqués dans plusieurs pays.
« C’est une équation très complexe mais réalisable compte tenu des résultats enregistrés jusque-là. Une attention particulière est actuellement accordée aux ressortissants bloqués en Afrique après les opérations de rapatriement effectuées à partir d’Istanbul, France, Italie, Espagne, Portugal, Etats-Unis et du Caire (86) en cours », nous souligne-t-il.
M.Nafti a mis l’accent sur la nécessité de prendre conscience des difficultés auxquelles fait face le MAE pour garantir le rapatriement dans les meilleurs délais des Tunisiens non résidents à l’étranger et de prendre aussi en considération les cas en situation de précarité qui peuvent se présenter.
Les accords de rapatriement en cours concernent les Tunisiens non résidents en Egypte (83 personnes) France (Nice et Paris) ainsi que les Etats-Unis. Plusieurs Tunisiens se trouvent toujours bloqués, notamment dans des pays arabes et en Allemagne, ajoute la même source.
La fermeture complète de nos frontières est une mesure envisageable dans les jours à venir en raison de l’augmentation rapide des cas de contamination par le coronavirus. Le bilan est passé en quelques jours à 278 et on compte déjà 8 décès répartis sur six gouvernorats dont trois à Sfax.