Le Gabon a interdit la vente et la consommation de pangolin et de chauve-souris, deux espèces soupçonnées d’avoir participé à la propagation du nouveau coronavirus, a annoncé vendredi le ministère des Eaux et Forêts.
Dans ce pays d‘Afrique centrale recouvert à 88% par la forêt, la chasse et la consommation de viande de brousse sont très répandues.
Même si le pangolin, animal menacé d’extinction, était déjà protégé par le code forestier, sa viande très appréciée des Gabonais était toujours disponible sur les marchés de la capitale, Libreville, en mars, tout comme les chauve-souris.
Le nouveau coronavirus, apparu en Chine, « est issu d’une recombinaison entre deux virus différents, l’un proche de la chauve-souris et l’autre plus proche du pangolin », explique le ministère des Eaux et Forêts, citant une étude scientifique publiée dans le journal Nature.
Alors que le Gabon compte officiellement 21 cas de personnes infectées par le coronavirus, et aucune infection par voie animale, le ministère affirme appliquer le principe de précaution.
« Une décision similaire avait été prise par les autorités, lorsque notre pays a été touché par le virus Ebola: l’interdiction de consommer des primates », rappelle le ministre, Lee White.
L’Agence nationale des parcs nationaux (ANPN) avait déjà décidé mi-mars de fermer les activités permettant aux touristes d’interagir avec des grands singes, pour éviter la contamination des primates.
Des mesures plus classiques, comme la fermeture des vols internationaux, des écoles et des lieux de culte, ainsi qu’un couvre-feu partiel durant la nuit, ont par ailleurs été adoptées au Gabon.