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Économie du sport: Appel aux investisseurs…

Le sport participe pour 2% au PIB mondial, selon l’Ocde.Il s’est imposé depuis quelques décennies comme vecteur presque incontournable du développement socioéconomique.  Cet organisme préconise de développer le sport comme un des relais privilégiés d’activité dans le cadre de son approche sur les nouvelles sources de croissance. Certains segments du marché enregistrent une croissance tendancielle plus élevée que celle du PIB, à l’instar du marché des biens de consommation, tels que l’habillement, les accessoires et les équipements sportifs.

Pour le séminaire qu’elle a organisé récemment, la Chambre de commerce et d’industrie du Nord-Est de Bizerte (Ccine) a réuni une assistance hétéroclite faite essentiellement d’anciens  sportifs   venus davantage  pour se faire décorer « pour services rendus au sport tunisien ». Leur faisait face pourtant un aréopage de spécialistes tunisiens du domaine du sport, non des pratiquants, mais des gestionnaires, passés maîtres dans la logistique et le management sportif. 

Intitulé « Investissement sportif : pilier du développement économique », le séminaire se proposait de jeter toute la lumière sur cette extraordinaire opportunité offerte notamment aux promoteurs pour élargir leur champ d’action en investissant dans le domaine sportif. Il n’y avait, en fait, qu’une chose à déplorer, c’est précisément l’absence remarquable des principaux intéressés, les investisseurs, c’est-à-dire de cette population à laquelle était consacrée cette rencontre. Les organisateurs, pourtant, n’ont nullement lésiné sur les moyens, tant matériels qu’humains : un thème porteur, des panels larges et bien représentatifs, des conférenciers appréciés.

Nouvelle source de croissance

Dans son allocution d’ouverture, M. Faouzi Ben Aïssa, président de la Ccine, a souligné l’essor pris par le sport en tant qu’activité économique, alliant un aspect de spectacle et celui de consommation. Il a fait remarquer que selon des chiffres communiqués par l’Organisation de coopération et de développement économique (Ocde), l’économie du sport représentait près de 2% du PIB mondial, soit environ 1.200 MD d’euros. A cet effet, cet organisme préconise, dit-il, de développer le sport comme un des relais privilégiés d’activité dans le cadre de son approche sur les nouvelles sources de croissance. Selon cet organisme, certains segments du marché enregistrent une croissance tendancielle plus élevée que celle du PIB, à l’instar du marché des biens de consommation, tels que l’habillement, les accessoires et les équipements sportifs.

Sous-traitance industrielle, création d’emplois…

Cette rencontre, a-t-il indiqué, s’inscrit dans le cadre d’une sensibilisation des investisseurs aux multiples atouts détenus actuellement par le sport en tant que puissant vecteur de l’économie. Ces atouts vont de la sous-traitance industrielle aux milliers d’emplois qu’il est en mesure de générer. Sans occulter, cela va sans dire, le marché du spectacle boosté ces dernières années grâce à la télévision qui assure la plus grande part du marché des services liés au sport. Le sport, a-t-il dit, attire la télévision via l’audience et les recettes publicitaires des chaînes de télévision, surtout si l’on sait que les annonceurs sont fortement intéressés par les émissions et les matches. Tout en déplorant l’absence totale en Tunisie de données relatives aux volumes des investissements locaux dans le domaine du sport et leur insignifiance quantitative, M. Ben Aïssa a cité l’exemple de la France où les divers marchés du sport sont créateurs de métiers spécifiques et d’emplois lesquels dépassent les 300 000 personnes. Les dépenses des organisateurs des événements sportifs viennent s’ajouter aux investissements dans les installations sportives et dans les infrastructures, engagés par l’Etat ou les collectivités locales aussi bien que par les entreprises privées. Certes, la pénétration massive de l’argent dans le sport et sa marchandisation croissante ne sont pas sans soulever certaines questions d’ordre éthique, mais ceci est une toute autre question. En Tunisie, hélas, en matière d’investissements sportifs, il n’y a qu’à citer ceux de l’Etat ou encore ceux du secteur privé dans des terrains de football. M. Ben Aïssa a lancé un vibrant appel à la promotion du partenariat public-privé (PPP) afin de financer et de gérer des projets d’équipements et d’infrastructure sportifs.

Flou juridique

Parmi les interventions ayant répondu à ce dernier vœu, il y a lieu de citer celle du Me Tarek Alaïmi, avocat et expert en droit du sport, qui a martelé qu’« aucun investisseur n’engagerait ses fonds dans le sport si ce dernier continuait à évoluer dans un climat délétère et où règne le flou juridique ». C’était en fait le mot de la fin. Auparavant, plusieurs présentations ont été faites sur des thèmes liés à l’investissement dans le domaine du sport. Le but de la manifestation ayant été de baliser la voie vers des projets de promotion des sports collectifs et individuels. En l’occurrence, il a été présenté aux participants un projet pilote intéressant dans ce domaine qui sera prochainement réalisé à Bizerte dans le cadre d’un partenariat public-privé. Ce fut également l’occasion de présenter l’état des lieux du sport en Tunisie.  Le sport comme nouveau modèle économique,  de santé et d’éthique sportive. Tous les participants ont été unanimes pour que soit révisé, dans l’urgence, le cadre juridique des associations sportives, afin de les adapter aux mutations que connaît le secteur du sport en Tunisie et d’assurer l’efficacité et la transparence. Une  intéressante rencontre qui a été enrichie par l’intervention de représentants d’institutions, telles que la cellule d’assistance aux investisseurs du ministère de la Jeunesse et des Sports, l’Académie tunisienne de droit du sport, l’Observatoire international de la gouvernance et de l’éthique sportive, l’Académie tunisienne de sport, la Fédération tunisienne du sport pour tous. Cela a permis à l’audience de mieux apprécier la place prépondérante du sport dans l’économie d’un pays, mais aussi son impact sur les populations au niveau de la santé et du social. 

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Charger plus par Meriem KHDIMALLAH
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