Accueil Sport Khaled Touati │ leader, meneur et buteur: A la pointe du combat

Khaled Touati │ leader, meneur et buteur: A la pointe du combat


Ce qui le rendait atypique, c’est ce flair incroyable pour sentir les bons coups, couplé à cette capacité à s’immiscer discrètement et rapidement entre les défenseurs.


Il y a des joueurs qui appartiennent à une génération, et d’autres, ont la vertu d’appartenir à plusieurs. Khaled Touati, l’un des meilleurs buteurs clubistes des années 80-90 ,fait partie de cette race de joueurs qui ont marqué leur époque. Surnommé « Baganda », Khaled Touati est l’archétype du buteur accompli. Prédateur des surfaces, il possédait plus que quiconque les qualités spécifiques du marqueur de buts, c’est-à-dire une présence constante sur tout le front de l’attaque.

Pour lui, toute lourde tâche défensive était allégée, sachant qu’il se limitait à sa « profession », soit débloquer, décrocher, harceler, fixer et marquer de la tête ou sur une pichenette. Un dribble puis un tir enchaîné aussitôt après, un jeu de tête redoutable et un sens du but qu’il a perfectionné au contact des plus grands. Au CA, son club de toujours, sa carrière a pris son envol aux cotés des Bayari, Metoui, Abdelli, Mhaissi et Chebli. Attaquant racé et émérite, il s’est fait surtout remarquer à ses débuts par sa détermination, sa confiance et sa prestance.

La volonté contagieuse !

Au Club Africain, Khaled Touati a mis tout le monde d’accord dès ses premiers pas chez les séniors. Il arrive dans une équipe truffée de stars, et s’impose rapidement comme un titulaire régulier ! La tête et les jambes comme on dit. Touati était à cet effet un leader.

Si en période creuse, il y a toujours un joueur qui incarne plus qu’un autre le refus de la défaite, c’est bien Khaled Touati. Bref, c’était un gagnant dans l’âme, un compétiteur acharné qui savait transmettre sa culture de la gagne aux siens. Longiligne et félin, il savait « rouler des mécaniques » pour bondir sur le ballon telle une proie, et surtout enchaîner.

Ce qui le rendait atypique, c’est ce flair incroyable pour sentir les bons coups, couplé à cette capacité à s’immiscer discrètement et rapidement entre les défenseurs. Pour cela, « Baganda » possédait une vivacité et une explosivité au-dessus de la moyenne. Toute cette panoplie, toutes ces qualités, donnaient aux buts de Khaled Touati un style unique.

La carrière inachevée

Des milliers de puristes sont unanimes. Il y a peu de chance pour que naisse de nouveau ce spécimen de joueurs. L’homme des grands matchs savait se transcender face à des adversaires réputés. Le facteur X d’un certain derby de 1985 qu’il a éclaboussé de sa classe a toujours été guidé par la passion, l’envie, l’élan, l’audace et la vaillance. Comme il nous l’a rappelé des années plus tard, avec son frère Sami (un autre phénomène clubiste), le football est une affaire de famille et de passion pour une légende, qui, ironie du destin, a débuté son cursus chez « l’ennemi intime » « sang et or » : « J’ai fait mes classes et j’ai fourbi mes armes au sein des juniors de l’Espérance Sportive de Tunis avant de mettre le cap sur le Club Africain. Tout s’est enchaîné par la suite au sein d’une institution qui m’a révélé. J’ai été sacré meilleur buteur de mon équipe en championnat en 1984-1985, 1987-1988 et surtout en 1988-1989. Cette saison-là, j’avais inscrit quatorze buts. J’étais au top. Toutefois, j’ai été victime d’un destin capricieux à l’âge de 26 ans. Une fracture de la colonne vertébrale a eu raison de mes ambitions. Je voulais pourtant m’inscrire dans la durée. C’était lors de l’avant-saison 1989-1990. J’étais inconsolable, car l’appel de l’équipe nationale sonnait comme un devoir pour moi. Ainsi va la vie ». Si Pour beaucoup de nostalgiques, la carrière inachevée de Khaled Touati restera en travers de la gorge, il représentera toujours un modèle de réussite, de dépassement et de sagesse. « Baganda » est né avec un don. Le don de pouvoir lever tout un virage. Même à la « retraite », quand il parle du CA, sur les plateaux TV ou dans son quartier, il a cette faculté rare à offrir de la fierté par procuration aux gens ! En clair, si sur le terrain, c’était lui le patron. Maintenant, en dehors du rectangle vert, ce désormais « sphinx » clubiste incarne la sagesse et la clairvoyance aux cotés de sa loyauté et de son allégeance envers un CA qu’il aime au-delà et par-dessus tout.

Khaled KHOUINI

Charger plus d'articles
Charger plus par Khaled KHOUINI
Charger plus dans Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *