L’appel au confinement concerne tous les pays et se fait à travers toutes les langues et, pour une fois, rester chez soi est un vrai salut! Cela n’aura échappé à personne: le confinement général a engendré une baisse des accidents de la route. C’est l’aspect positif à souligner dans cette situation de grave crise sanitaire.
Combien a-t-on épargné de vies grâce au confinement? Combien en a-t-on sauvé? Des milliers, des dizaines de milliers, nous ne le saurons jamais précisément.
Face à l’épidémie comme sur la route, c’est soi et les autres, soi ou les autres, l’insouciance ou la prudence, le masque et le casque. Avec le rapprochement entre sécurité routière et sécurité sanitaire, on se demande si l’épidémie tuerait autant que la route. Ce qui nous interpelle aussi, ce sont les similitudes entre ce que nous devons faire sur la route pour éviter les accidents, et dans la rue, les commerces ou au travail, pour ne pas contaminer les autres ou être contaminé.
A quelque chose malheur est bon. En cette période de confinement général, les accidents de la route ont connu en Tunisie une baisse remarquable. C’est l’aspect positif à retenir dans cette situation de crise sanitaire. D’après les statistiques fournies par le ministère des Affaires locales, le nombre des décès en Tunisie pendant les trois premiers mois de 2020 (janvier, février et mars) a atteint 19.274. Ainsi, le nombre des morts a diminué au cours des mois de février et mars par rapport à l’année dernière, sachant que le mois de mars 2019 a enregistré 6800 décès contre 8 seulement en mars 2020 causés par le Covid-19.
Si l’on ne peut se réjouir de la situation actuelle, certains indicateurs apportent un certain réconfort. En effet, selon Oussama Mabrouk, de l’Observatoire national de sécurité routière, le bilan des accidents de la route en 2019 était de 5.082 accidents (dont 1611 au cours des quatre premiers mois de l’année), causant la mort de 1.032 personnes.
En termes de sécurité routière, l’Organisation mondiale de la santé a classé la Tunisie à la 138è position sur 180 pays avec un taux de mortalité de 24,4 morts pour 100.000 habitants, d’après le rapport de l’organisation paru en 2019. Selon la même source, les traumatismes dus aux accidents de la circulation sont désormais la principale cause de décès chez les enfants et les jeunes adultes entre 5 et 29 ans.
En optant pour le confinement, le gouvernement a imposé des restrictions de circulation dans tous les gouvernorats de la République. En effet, la circulation est réduite au strict minima. Les usagers ne doivent se déplacer que pour des motifs bien déterminés: aller à son lieu de travail dès lors que le télétravail n’est pas possible, faire ses achats de première nécessité dans les commerces de proximité autorisés, se rendre auprès d’un professionnel de santé. Tout déplacement non justifié d’une attestation dérogatoire est considéré comme violation des mesures de confinement et passible d’une amende de 50 dinars, allant à 100 dinars pour les récidivistes.
Le confinement en cours est synonyme d’une désertion des routes, et donc d’une réduction drastique des risques d’accidents de la circulation. Aussi la crise du coronavirus Covid-19 pourrait mener à une année bonne en termes de sécurité routière, en fonction de la durée des restrictions de sortie. Autant dire que la crise sanitaire liée au Covid-19 a eu au moins un bénéfice inattendu. La limitation de la circulation dans les villes à cause de l’état d’urgence et du couvre-feu, établis pour lutter contre le coronavirus, et l’entrée en vigueur des mesures prises par les autorités ont sauvé des vies.
A l’évidence, le confinement et le couvre-feu ont chamboulé le quotidien des Tunisiens. Ces mesures d’urgence ont été adoptées par le gouvernement afin de protéger la population et limiter la propagation de la pandémie du coronavirus. Elles ont également forcé les citoyens à limiter leurs déplacements et leurs mouvements. Le trafic routier a considérablement diminué dans de nombreuses villes. Beaucoup de fonctionnaires travaillent à domicile, tandis que d’autres voient leur emploi suspendu. Ceux qui continuent à faire le trajet entre leur domicile et leur lieu de travail sont susceptibles de bénéficier d’une plus grande fluidité de circulation et de meilleurs temps parcourus.
Il n’en demeure pas moins que l’objectif assigné est aussi de dénoncer le relâchement du comportement de certains conducteurs sur les routes désertes et rappeler à l’ordre les contrevenants sur la route pour contrôler et sanctionner si nécessaire les excès de vitesse.