Un cri d’alarme lancé par les chefs d’établissement préscolaires face aux répercussions du coronavirus sur le secteur de l’enfance.
Les établissements préscolaires (jardins d’enfants et crèches) accueillent les très jeunes enfants pour les préparer aux apprentissages fondamentaux. Et en Tunisie, la plupart de ces institutions appartiennent au secteur privé. Etant donné qu’ils ont un rôle éducatif et de loisir, et non économique, ces établissements sont fragiles et incapables de faire face aux effets des crises, comme celle de la pandémie du Covid-19. Face à cette crise, le gouvernement intervient pour surmonter cette situation difficile et veiller au bon fonctionnement de ce secteur.
Vers une sortie de crise…
Compte tenu de la situation sanitaire actuelle liée au coronavirus, le ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors a lancé un nouveau programme de soutien aux crèches et jardins d’enfants (et même aux garderies scolaires) afin de préserver les postes d’emploi. Ce programme consiste à mettre en vigueur, dans le cadre de la ligne de financement du ministère à la BTS et en application d’un avenant à la convention cadre entre les deux parties, il permet à ces établissements de bénéficier d’un crédit sans intérêt ne dépassant pas les cinq mille dinars, remboursable sur vingt-quatre mois avec une période de grâce de six mois, les bénéficiaires directs de la BTS profiteront du report des échéances de leurs crédits relatives aux mois de mars, avril, mai, juin, juillet, août et septembre 2020.
Or, les directrices et directeurs de ces établissements trouvent ces mesures insuffisantes.
Ils ont respecté la décision de fermer leurs institutions et se trouvent ainsi incapables de payer les dettes accumulées suite aux frais du loyer, au paiement du personnel, à l’impôt sur les bénéfices, à la contribution des normes à la sécurité sociale…Ainsi, les mesures prises par la tutelle ne représentent pas des solutions à l’avenir et ne permettent pas de surmonter la crise et de reprendre leurs activités. Ces chefs d’établissement aspirent à faire face à ces difficultés et éviter, ainsi, la fermeture et l’arrêt de leurs activités, et ce, par joindre leurs efforts au soutien de l’Etat.
Quelles solutions proposent-ils ?
Les directrices et directeurs de ces établissements proposent des solutions préliminaires afin de pouvoir poursuivre leur parcours professionnel, à savoir : l’exonération d’impôt sur les bénéfices pendant la période de fermeture, l’exonération continue sur la valeur ajoutée, l’Etat garantit avec la contribution des chefs d’entreprise à la sécurité sociale pendant la période de fermeture, reporter le remboursement du prêt accordé par la Banque tunisienne de solidarité pour une durée d’un an, jusqu’à ce que l’institution se rétablisse, augmenter la subvention accordée au personnel, accélérer l’étude des demandes de subvention qui seront affectées aux institutions.
La crise du coronavirus, qui risque fort de se prolonger, a dénudé la situation fragile de ces établissements éducatifs. Et le gouvernement doit prendre en considération les revendications de cette catégorie sociale. Les parents doivent, eux aussi, soutenir ces établissements qui jouent un rôle important dans l’entourage de l’enfant dès les premières années de son enfance et qui représentent également son second foyer. . Dans ce cadre, le directeur général de l’enfance, Chokri Maâtoug, lors de son intervention sur les ondes de Chems Fm, appelle les parents à contribuer financièrement au profit de ces établissements même s’ils sont fermés par précaution contre la propagation du coronavirus.
Tous les efforts doivent être déployés pour fournir tous les outils à notre corps éducatif afin de sauver notre enfance.