
Par Tarek hazgui*
On a toujours parlé du nombre exorbitant des agents exerçant au sein de la fonction publique et des entreprises publiques, entre 600 000 et 700 000, il y a eu même au début des années 2000 une grande enquête conduite par le Premier ministère pour fixer les tâches attribuées à chaque agent afin de pouvoir déterminer ceux dont l’administration et l’entreprise publique n’avaient pas besoin, mais malheureusement les travaux de cette enquête ont été interrompus lorsqu’on s’est aperçu qu’elle va finir par conclure qu’une grande partie de ces agents – 50% et même plus – peuvent s’avérer inutiles et que l’administration peut s’en passer tout en continuant à s’acquitter de ses tâches normalement et convenablement.
Le déconfinement devrait probablement commencer par étapes, tout en touchant tous les domaines économiques du pays et ce à partir du mois de mai prochain, son exécution progressive va pousser l’administration et les entreprises publiques à travailler dans une première période avec 50% de son personnel ou même moins : une équipe le matin et une le soir, une équipe par semaine …
Donc avec un personnel bien réduit, – 50% ou plus – , on va essayer de fournir la même qualité de services et la même quantité de produits que celle générée dans les conditions normales de travail, ce qui nous procurera l’occasion idéale de juger de l’opportunité de réduire le nombre de personnel tant réclamé par les différents observateurs économiques nationaux et internationaux, et de la proportion adéquate et juste de cette réduction.
Si les premiers responsables ont un jugement honnête et objectif du rendement généré par le nombre de personnel réduit exerçant effectivement au cours de cette situation exceptionnelle ou elle s’est trouvée, on s’apercevra qu’effectivement toute la fonction publique et les entreprises publiques pourraient travailler normalement et continueraient de fournir le rendement attendu d’elles avec seulement 50% ou tout au plus avec 2/3 seulement de leur effectif habituel employé dans les conditions normales.
Même en laissant chez elle toute cette partie du personnel jugée en surnombre des besoins réels de l’administration ou de l’entreprise publique, tout en continuant à lui servir tous les émoluments lui revenant comme si elle était présente effectivement au lieu de travail pendant 8 heures par jour, l’administration et ces entreprises publiques auront toujours beaucoup à gagner :
• Moins de locaux : on peut les louer ou les vendre
• Moins de matériel de bureau; plus d’espace, moins d’entretien, moins d’achats…
• Moins d’encombrement de la circulation
• Moins de pollution
• Moins de charges d’électricité et d’eau
• Plus de rentabilité au travail
• Plus de disponibilité pour la famille
• Moins de risque de tomber malade
• Plus de temps de loisir et de rassemblement familial
• Plus de chances de réussite des enfants dans leurs études.
• Moins de conflits entre le personnel ; grades, emplois fonctionnels, disputes diverses…
Tout cela dépendra de la volonté du gouvernement qui devrait saisir cette opportunité et exiger de tous les premiers responsables des administrations et des entreprises publiques de juger la rentabilité du travail de leurs personnels, quantitativement et qualitativement, de façon objective et discrète, durant cette période de travail avec un nombre de personnel assez réduit, et de le comparer avec celui des conditions normales de travail, c’est-à-dire où tout le personnel y rattaché est présent, puis présenter un rapport à ce sujet à la présidence du gouvernement d’ici la fin de l’année 2020 pour en tirer les conclusions et prendre les décisions qui s’imposent.
Qu’en pense le Chef du gouvernement ?
T.h. │ Cadre dans une entreprise publique