Même si le nombre de cas testés positifs au Covid a diminué, l’Île de Djerba reste la zone la plus contaminée du gouvernorat de Médenine. A Midoun et Houmt Souk, la tension n’a pas l’air de prendre fin, même si on a enregistré des guérisons et la situation va dans le bon sens depuis que les autorités locales et les forces de sécurité ont accentué le contrôle. Les endroits les plus fréquentés ont été désinfectés. Les citoyens ne sortent pas comme auparavant. Plus de nouveaux cas positifs, ni de contamination horizontale depuis quelques jours. Mais l’interdiction d’entrée et de sortie à Djerba n’a pas plu aux travailleurs originaires d’autres régions, surtout avec l’arrivée du mois saint. La tension s’est amplifiée. De nombreux manifestants se sont rassemblés devant les deux délégations de Midoun et Houmt Souk. Ils veulent faire pression sur les autorités locales, réclamant, tout simplement, une autorisation de sortie pour aller passer le Ramadan dans leurs villes natales. Des centaines ont manifesté pacifiquement et n’ont pas respecté les mesures de confinement. Des activistes, coordinateurs des trois délégations de l’Île se sont réunis, jeudi matin, à Midoun, afin de trouver une solution à ce problème qui se pose également pour les Djerbiens vivant ailleurs et qui souhaitent passer le mois de ramadan à Djerba.
L’anarchie totale
L’affaire a été discutée à l’échelle régionale. Et au terme d’une réunion à laquelle ont pris part les parties concernées, il a été décidé, d’après M. Habib Chaouat, gouverneur de Médenine, de les libérer. Le nombre des travailleurs qui veulent quitter Djerba pour aller passer le Ramadan avec leurs familles est considérable. Ils se sont rassemblés, comme prévu, devant les deux stades de Midoun et Houmt Souk pour passer le test médical en vigueur. Chacun voulait passer le premier et se tailler une place dans les bus réquisitionnés pour leur transfert vers les centres d’isolement obligatoire. Mais ce fut l’anarchie totale. Plusieurs ont pris la direction de la route romaine à pied, traînant une ou deux valises derrière eux. Sur la route d’Aghir qui mène à El Kantara, des confrontations ont eu lieu avec les forces de sécurité. Pour empêcher ces manifestants de fuir, les agents de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogène, les obligeant à rebrousser chemin. Certains d’entre eux ont fui en abandonnant leurs bagages. Un spectacle désolant, le premier jour du mois saint.