Finies les accolades entre collègues, les chaudes poignées de mains au travail et l’approche tactile. Le coronavirus a bouleversé de façon indélébile les liens sociaux au sein de la famille, dans le milieu professionnel…
Depuis le début du confinement en date du 22 mars 2020 imposé à la population locale pour endiguer la menace d’épidémie du coronavirus et la propagation du virus Sars-Cov-2, il y a une chose qui est certaine : la perte marquée et marquante du lien social et du contact direct. Le contact avec les autres a totalement changé, marqué par la peur du Sars-Cov-2.
Il n’y a plus recours à de nombreux gestes : salutations de la main, embrassades, accolades entre collègues ou membres de la famille semblent terminés et passés aux oubliettes des bonnes manières à adopter en société. On aura beau dire que ce n’est que provisoire, le temps que l’épidémie passe son chemin mais la vérité est que cette mauvaise habitude risque de s’ancrer et de se prolonger dans le temps comme beaucoup d’autres choses inhabituelles.
Le site américain UnHerd, hébergé aux Etats-Unis où le coronavirus fait rage occasionnant le plus grand nombre de cas contaminés et décès liés au Covid-19 affirme que «le coronavirus va signer l’arrêt de mort du lien social.» La Tunisie est loin de connaître un épisode fâcheux à l’américaine qui enregistre, tous les jours, plus de 2.000 morts en 24 heures, mais l’effet du coronavirus semble indélébile. La distanciation sociale que certaines voix contestent change la donne dans la rue et en ville avec des personnes qui s’évitent à outrance pour respecter l’écart physique d’un mètre. Même si certains attroupements de corps de métiers continuent d’avoir libre cours comme pour marquer l’union et la solidarité, la majorité des gens confinés «se fuit comme la peste» par peur de contracter cette redoutable maladie. Il ne s’agit pas non plus de donner du crédit au comportement de ceux qui ne respectent pas le confinement et agissent par inconscience ou bêtise humaine en se promenant dans les souks hebdomadaires et flânant dans les rues malgré les consignes. Cependant, la maladie du Covid-19 hante l’esprit des personnes âgées, notamment, qui redoutent les effets dévastateurs du à leur faible immunité. En effet lorsque les jeunes sont contaminés, ce sont les seniors qui risquent de payer le prix fort et de mourir des suites du coronavirus, à l’instar du grand-père du joueur de football Omar Zekri, décédé du coronavirus. Alors la distanciation sociale et l’absence de poignées de mains deviennent un minimum syndical. Compréhensible ? Oui. Risible ? Non.
Une méfiance exacerbée
A la maison déjà avec nos proches, on marque nos distances par prudence pour ne pas prendre le risque de contaminer les personnes plus ou moins âgées qui nous entourent mais aussi par excès. Un excès de méfiance envers ce nouveau coronavirus qui ronge le corps et l’esprit. En dehors de nos contrées, on parle carrément de mort du lien social puisque le coronavirus a causé des dégâts indélébiles sur les comportements en société. Cependant, il faut savoir que lorsqu’on pourra retourner à la vie en société avec le déconfinement progressif, il faudra savoir retrouver progressivement les gestes naturels jusqu’à ce que l’épidémie du coronavirus soit totalement vaincue. Le lien social a pris un sérieux coup, durement ressenti au cours de ce mois de Ramadan où les soirées familiales se déroulent aujourd’hui en solo pour la plupart des couples qui ont choisi de limiter au maximum les visites aux parents et grands-parents afin de les protéger. Quant aux mosquées, cafés, espaces publics et commerces, ils resteront clos durant le mois saint, sauf surprise de taille.
Seule éclaircie dans la grisaille, l’apport de la technologie et d’Internet qui bouleverse les habitudes de communication grâce aux applications de visioconférence et de discussion voix et vidéo de divers horizons. La technologie permet de casser les barrières et de créer un tissu et des liens sociaux d’une autre nature malgré le confinement.