A l’heure où il est plus qu’impératif de veiller au respect des gestes barrières et de s’astreindre à un comportement responsable afin de se protéger et limiter le risque de propagation du coronavirus, certains citoyens continuent à faire fi d’un principe fondamental, celui de la distanciation sociale qui a du mal à se faire une place dans les us et coutumes. En voici quelques exemples. Au début du mois dernier, une femme rentrée de France à Zarzis a ressenti des symptômes ressemblant forts à ceux du coronavirus. Mais comme les résultats du premier test effectués à l’hôpital se sont avérés négatifs, le médecin a décidé, à la demande pressante d’un parent de la patiente, de la laisser rentrer chez elle au lieu de la garder sous contrôle. Ignorant qu’elle est porteuse du virus et au lieu de prendre les précautions nécessaires en se mettant en auto-isolement, celle-ci décide d’inviter les membres de sa famille pour une double célébration: son anniversaire et les résultats négatifs de ses analyses. Les symptômes du coronavirus vont apparaître quelques jours plus tard chez une petite fille âgée de huit ans qui a assisté à l’anniversaire.
Entretemps, la patiente Covid-19 est allée faire ses courses, a rencontré des amis, des proches, des voisins… ce qui dénote d’un comportement totalement inconscient et irresponsable. On semble avoir également du mal à respecter la distanciation sociale dans d’autres villes comme celle de Mahdia, où un sexagénaire qui, bien que présentant de la fièvre et une toux sèche, s’est rendu chez sa fille qui réside à Bouhajla dans le gouvernorat de Kairouan où il a passé le week-end. Le petit garçon âgé de cinq ans de la jeune femme a été contaminé par le virus et toute la famille a été placée en isolement obligatoire. Une enquête sanitaire a été conduite pour procéder à des prélèvements sur tous ceux qui ont été en contact avec le petit garçon et les membres de sa famille. Comme quoi, dur, dur de respecter le principe de la distanciation sociale, ce qui est loin de rendre la tâche aisée au ministère de la Santé qui craint qu’un éventuel relâchement au niveau du respect des gestes barrières au cours des prochaines semaines ne soit responsable d’une seconde vague de contaminations qui pourrait être bien plus grave que celle qui l’a précédée.