Accueil A la une Déficit de liquidité à la Pharmacie centrale: l’effet papillon

Déficit de liquidité à la Pharmacie centrale: l’effet papillon

Auditionné par la Commission de la sécurité et des affaires sociales au sein du Parlement à propos de la situation actuelle de l’établissement, notamment en ce qui concerne ses équilibres financiers, Khalil Ammous a indiqué que le déficit de liquidité de l’entreprise a atteint des «niveaux records», présentant un danger réel, dans la mesure où elle est devenue incapable d’honorer une grande partie de ses engagements financiers envers ses fournisseurs étrangers, bien qu’elle ait recours aux emprunts bancaires pour couvrir le grand déficit dû à ses clients publics.

Le problème récurrent du déficit de liquidité soulevé par le P.D.G. de la Pharmacie centrale de Tunisie (PCT), Khalil Ammous, lors de son audition par la commission de la santé et des affaires sociales à l’ARP, quoique ne constituant pas un fait nouveau, tombe cette fois au mauvais moment en raison de la pandémie qui sévit et l’impérieuse nécessité des réserves financières en vue d’assurer une gestion bien appropriée de la crise. Au fait, c’est toujours l’effet papillon avec comme acteurs les caisses sociales, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) et la PCT, incluant au passage les hôpitaux, et ce, en dépit du premier pas franchi en matière de réforme des caisses sociales avec l’augmentation de l’âge de départ à la retraite.

Ce problème de liquidité a par ailleurs toujours envenimé la relation entre les pharmaciens et la Cnam. Pour rappel, le Syndicat des pharmaciens d’officine de Tunisie (Spot) avait annoncé la suspension de la convention conclue avec la  Cnam à partir du 1er février 2020. Mais un accord portant renouvellement de cette convention avait été reconduit et signé  en avril dernier par le président-directeur général de la Cnam par intérim et le président du Spot, Mustapaha Laroussi.

Auditionné avant-hier par la commission de la santé et des affaires sociales au sein du Parlement, à propos de la situation actuelle de l’établissement, notamment en ce qui concerne ses équilibres financiers, Khalil Ammous a indiqué, selon la TAP, que le déficit de liquidité de l’entreprise a atteint des «niveaux records», présentant un danger réel, dans la mesure où elle est devenue incapable d’honorer une grande partie de ses engagements financiers envers ses fournisseurs, plus précisément étrangers, bien qu’elle ait recours aux emprunts bancaires pour couvrir le grand déficit dû à ses clients publics.

Les dettes envers les fournisseurs étrangers sont de l’ordre de 621 MDT vers la fin du mois de mars 2020, avec un retard de paiement de cinq mois et demi, fait savoir le P.D.G. de la PCT. Il a ajouté que les engagements de la PCT envers les banques dépassent les 273 MDT à la fin du mois de mars 2020. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs, dont la hausse des dettes du secteur public auprès de la PCT, passant de 315 MDT au 31 décembre 2015 à 1 050 MDT au 31 mars 2020. Le responsable a souligné également que la PCT subit un coût de subvention considérable des médicaments importés pour le secteur privé ayant atteint 254 MDT en 2019 contre 139 MDT en 2017, selon la même source.

La situation n’est pas étrange, commente le président du Spot, Mustapaha Laroussi, que La Presse a  contacté à cet effet. C’est un problème récurrent impliquant les caisses sociales, la Cnam et la PCT.

L’effet de la pandémie n’a fait qu’aggraver la situation avec la baisse de liquidité et l’augmentation, en contrepartie, des dépenses. « D’ailleurs, cette situation nous a poussés à tenir en compte la difficile conjoncture actuelle et renouveler la convention avec la Cnam. J’espère que le pays  sortira de cette crise qui frappe un secteur fragile incapable de supporter encore plus de problèmes financiers. Le déficit de liquidité  au niveau de la PCT risque d’impacter la disponibilité des médicaments en raison des difficultés financières et son incapacité donc à honorer ses engagements à l’égard des fournisseurs », conclut le président du Spot.

Face à cette situation critique, le P.D.G. de la PCT a affirmé qu’un diagnostic de la situation a été effectué et a débouché sur une série de solutions et de recommandations dont le recouvrement des dettes dues à la PCT auprès de la Cnam et des hôpitaux. Ceci nous ramène inéluctablement à la case départ, aux caisses sociales, à une situation déjà vécue avant l’augmentation de l’âge de départ à la retraite. On n’est pas sortis de l’auberge.

Charger plus d'articles
Charger plus par Samir DRIDI
Charger plus dans A la une

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *