Accueil Sport Le CA cherche président: Une noble mission, un sacerdoce

Le CA cherche président: Une noble mission, un sacerdoce


Cet été, le Club Africain entamera vraisemblablement un nouveau chapitre de son histoire avec un président intérimaire, le temps d’organiser une AGE qui déboucherait sur l’intronisation d’un nouvel exécutif.


Ne pas brûler les étapes cependant. Gérer provisoirement le CA n’est en rien un « exercice de routine » ! Il s’agit tout d’abord d’avoir le profil de l’emploi. Et à ce titre, Hamza Oueslati, président de la section football et probablement délégué par Younsi pour diriger le club en attendant une AGE  en connait un rayon sur le CA et son environnement. En l’état, c’est donc le choix de la continuité qui a primé. Jeune tribun et homme de terrain, Hamza Oueslati nous rappelle un certain Marouen Hamoudia, chargé par le passé pour diriger le comité provisoire suite au départ de Slim Riahi. Et avec une « remontada » spectaculaire au classement, puis une Coupe en apothéose, Hamoudia avait converti le calvaire en extase. Sauf qu’en l’état, Hamza Oueslati, à son tour, dispose actuellement d’une marge de manœuvre assez restreinte, avec un CA éliminé en Coupe au stade des huitièmes de finale et distancé au classement de la Ligue 1. Reste que les visées et autres intentions clubistes d’accrocher une place d’accessit sont toujours à portée.

Casser la spirale dépensière

Un travail de longue haleine attend les tenants clubistes (directoire provisoire et bureau élu à l’issue de l’AGE). Il faut commencer par s’atteler à remettre le CA sur le droit chemin. Eponger, s’acquitter, assainir et même amortir ce qui doit l’être. Le CA ne peut plus se permettre de creuser son déficit d’avantage. Il faut avoir le courage de faire l’impasse sur le mercato et dégager des liquidités pour justement résorber le déficit et payer ses dettes. Quant à la trésorerie du club, il faut forcément s’en remettre aux figures emblématiques clubistes dans un premier temps. En clair, il faut rassembler les mécènes autour d’un projet qui tienne la route.
Et ce projet pourrait convaincre si le président du CA casse la spirale dépensière et maîtrise les dépenses du club. Bref, la bonne gestion est la clé de voûte de la bonne gouvernance.

Assainir et Fédérer

Hamza Oueslati est un jeune dirigeant qui a de la ressource et du panache à revendre. Il s’apprêterait (si l’option de délégation est validée) à diriger un club centenaire et prestigieux certes, mais difficile à piloter. Car quand on tient les rênes du CA, l’on ne fait plus qu’un avec un public exigeant, excessif, insatiable, mais tellement précieux et incomparable.

Et pour mener à bien la mission qui lui serait confiée, il devra posséder des talents de communicant avant tout. Fédérer les forces vives du club dans un projet et une ambition en commun. Ne pas se limiter à polir son image, mais imposer sa touche dans différents champs. Il ne lui est pas demandé d’être l’artisan du redressement du club, mais d’en être le dévoué serviteur.

Incarner le CA

Sur ce, il serait improductif d’agiter le spectre de l’inexpérience pour les plus sceptiques. Car forcément, ce statut de « nouvel homme fort » du CA laisserait perplexes certains qui ne manqueront pas de disserter sur le fait qu’il n’aurait pas la carrure pour ce genre de rôle ! Le CA est à la croisée des chemins. Institution centenaire, le CA a vu défiler de grands présidents qui ont gravé leurs noms en lettre d’or au palmarès du club. « Pas de grand club sans grand président capable de l’incarner et de maintenir le cap dans les périodes difficiles ». Sauf que les illustres personnalités qui se sont succédé à la tête du CA, de Fethi Zouhir, Mahmoud Mestiri, Ridha Azzabi, Farid Mokhtar à Cherif Bellamine et Kamel Idir en passant par Hamadi Bousbia, Ferid Abbes et Azouz Lasram, ont à leur tour bravé des tempêtes. En clair, diriger le CA, formation aux multiples convulsions, est un sacerdoce.  C’est aussi un C.D.D (contrat à durée déterminée) précarisé, compte tenu des tensions internes et externes. Et les dernières années en disent long sur le « turn-over » à la tête d’un club incomparable doté d’un public phénoménal. Car pour être un grand président, il ne faut pas s’inscrire dans la durée seulement. Il faut certes gagner, mais surtout incarner le club. C’est même aussi important que de réussir à soulever un trophée !

En symbiose avec les fans

C’est comme ça. Le président d’un grand club doit aussi savoir se mettre en scène, tisser des liens avec les fans, avoir du bagout et même crever l’écran par moments (voler la vedette aux joueurs). Un président proche des inconditionnels sera toujours préservé. C’est peut-être pour cette raison, qu’aujourd’hui, les supporters ne pardonnent pas à leurs dirigeants (tolérance zéro). Aux yeux des supporters, certains présidents de clubs ne sont que des financiers et n’ont aucune légitimité dans le football ! Selon eux, ils ne connaissent rien à ce sport qu’ils n’ont pas « dans leurs tripes ». Ils ont un portefeuille à la place du cœur ! Quelle différence, pour la Curva Nord entre tel ou tel président de nos jours ? Aucune ! Les temps ont résolument changé. Les spécimens authentiques de présidents insubmersibles se font rares. Il faut s’adapter. Le temps des présidents toujours populaires sur leurs terres est révolu.

Du côté d’un club populaire tel que le CA, suivi par une marée humaine, il faut être en symbiose avec la personnalité de son club. La majorité des présidents qui ont défilé au Club Africain n’ont bien entendu pas échappé à la règle. Jusqu’à ce jour, rien qu’en les évoquant, on nourrit à l’envie les avatars nostalgiques du passé clubiste.

 

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2 Commentaires

  1. Mah20

    6 mai 2020 à 19:18

    Tant que les postulants n ambitionnent qu à ( re) dorer leur blason,ou du moins a se garantir une place de choix dans le gratin social,,de soigner prestige et finances personnelles ,d élargir leur agenda relationnel,ou même de s octroyer une rampe de lancement politique,le club africain est condamné à être dirigé par des profiteurs nombrilistes ,intriguants,malfaisants et souvent incompétents;.en effet la politique de se servir du club comme ascenseur social ou comme source d enrichissement personnel,quitte à gratifier généreusement et grassement,les protecteurs,les lieutenants,les intermédiaires et les obligés ,est de nature à faire stagner le club,si ce n est de le marginaliser par rapport à ses principaux concurrents…avec peu de ressources,,dans le passé,le club africain à réussir à bâtir des structures solides,saines et dynamiques décennales tendues vers le succès et portées par l amour profond et désintéressé pour le club…Actuellement,avec le profressionalisme, ,et le marché des transferts,les occasions sont pléthores pour se remplir,illicitement souvent,les poches…tant que les assisses générales du club n auront pas concocter un projet axé sur la formation des joueurs puisant dans un large vivier vivier de jeunes en perpétuelle regenerescence ,ce que permet la popularité du club,tant que les politiques de gestion et de développement mercantilistes et coûteuses,seront vouées à l échec par les risque liés à l affairisme ,à la corruption,aux détournement et la,prédation…le club africain doit être dirigé par ses enfants,ceux qui ont donné la preuve de leur probité,de leur dévouement et de leur amour,avec une dose certaine de compétence……sinon,il faudrait mieux,quitte à vendre son âme au diable,a lui coopter un riche mécène qui en ferait son jouet personnel…bien sûr,les années 70 sont révolues et le réalisme économique à ses rigueurs et obligations; n empêche que la formation des jeunes et ,par la,l éclosion de talents peut être aisément traduite commercialement parlant, afin de financer en partie les besoins du club

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  2. BAHRI

    7 mai 2020 à 11:13

    SI AZZOUZ À ÉTÉ ET RESTERAS À JAMAIS AU DESSUS DU LOT.SUIVI DE SI RIDHA AZZABI ET SI FERID MOKHTAR. PAIX À LEURS ÂMES.

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