Déconfinement ciblé en période de dynamique commerciale : Un enjeu crucial

Une semaine après l’entrée en vigueur du déconfinement ciblé, avec une hausse considérable des guérisons, les grandes, petites et moyennes entreprises ont repris le travail, même si c’est de façon partielle, et avec beaucoup de précaution. La Tunisie se prépare à la réouverture prudente des magasins, des grandes surfaces, des cafés, des mosquées, des centres d’esthétique, des friperies … Une opération délicate dans un pays cloîtré depuis plus d’un mois.

Aid El Fitr oblige : relancer l’activité commerciale à grande échelle durant la seconde quinzaine du mois de Ramadan, contenir l’impatience des populations enfermées est un enjeu crucial. Car d’habitude, en cette période, la dynamique commerciale et les préparatifs de l’Aïd s’accélèrent, où toutes les ruses commerciales et les chamailleries sont permises. C’est pour cela qu’il est primordial de prévenir les citoyens d’une possible résurgence de la pandémie de coronavirus, pour qu’ils ne soient pas pris au dépourvu.

Le déconfinement était un défi certes, mais la situation sanitaire reste fragile. Nous sommes encore loin d’être sortis de l’auberge. Les ministères de tutelle (Commerce et Santé) optent pour une reprise et une réouverture progressive des activités commerciales ayant baissé le rideau avec l’instauration des mesures de confinement et du couvre-feu. 

La décision a été motivée par une volonté de réduire l’impact économique et social de la crise sanitaire. Le ministre de la Santé, Abdelatif Mekki, a dû rappeler que tout relâchement qui sera constaté dans l’application des mesures préventives mises en place par les autorités publiques pour la lutte contre la propagation du coronavirus, comme celui observé dès le début du dé-confinement par de nombreux commerçants et consommateurs, fera l’objet d’un retour à la case départ, c’est-à-dire au confinement général.  Dans la même lignée, Nissaf Ben Alaya, directrice de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergente, considère que « les indicateurs d’amélioration de la situation restent fragiles et susceptibles de changer, au cas où les citoyens n’adhéreraient pas à un comportement préventif et soucieux pour faire face à cette pandémie ».

Nous devons avoir des comportements responsables, car la situation de crise sanitaire actuelle est toujours inquiétante quand on met en danger la vie d’autrui. Il faut éviter tout scénario-catastrophe durant les semaines à venir.

Cela dit, les différents gouvernorats du pays affichent des taux disparates. Le Grand Tunis et les régions du Sud sont les régions où le virus est transmis plus rapidement que dans d’autres régions. Alors que le gouvernorat de Ben Arous, par exemple, a enregistré un taux record de guérisons et que d’autres n’ont plus aucun cas de Covid-19 comme les gouvernorats de Béja, Jendouba, Kasserine et Zaghouan.

Rien n’est acquis

Néanmoins, l’objectif de contrôler la pandémie devra rester de mise, ainsi que la limitation de l’apparition de nouvelles infections et de nouveaux foyers. Il est également question d’éviter la réintroduction du virus dans les régions l’ayant déjà éliminé. Face à la pandémie rien n’est acquis certes. Mais notre pays est soucieux de la contenir et d’enregistrer des indicateurs positifs. Avec 45 décès, plus de 600 guérisons (soit 60% du nombre total des patients), 25 malades en réanimation et 35 autres hospitalisés, les craintes persistent encore, rien n’est encore gagné. Nos médecins, nos chercheurs, tout le staff médical et paramédical, sont aux avant-postes avec courage et honneur, pour endiguer la pandémie et sauvegarder les vies.  

La jeunesse, également, déploie ses talents, son inventivité, sa volonté, son engagement aux yeux de tous. Les militants associatifs sont au front, voire sur tous les fronts : sanitaire, social, économique, sécuritaire, solidaire… L’Etat tunisien a fait passer le peuple avant tout autre considération. La meilleure façon réside dans le civisme, le patriotisme, la solidarité et non la négligence qui tue…

Il faut reconnaître que les autorités sanitaires sont pour l’instant dans la riposte et la prévention efficaces, même si bien sûr nous ne sommes pas à l’abri d’une rechute. C’est pour cela qu’il faut, en tant que citoyens, répondre à trois exigences : la vigilance, le civisme et la responsabilité individuelle et collective.

Les autorités donnent consignes et conseils, notamment sur les gestes de prévention, hélas trop nombreux sont nos concitoyens qui ne les mettent pas en pratique. Evitons en ces jours-ci la fuite en avant et l’excès de zèle, prenons les choses au sérieux et respectons les indispensables mesures de précaution et les consignes d’hygiène.

Les prochains jours marqueront un tournant décisif, avec la réouverture des espaces commerciaux qui permettra à la population d’effectuer ses achats de l’Aïd et la réduction de la durée du couvre-feu et où d’autres espaces comme les cafés et autres de loisirs deviennent des points d’attraction pour les consommateurs.

Sachant que cette année, nous sommes amenés à vivre une fête particulière, tout comme le mois de Ramadan, entre déconfinement ciblé, distanciation sociale et pandémie. Pour autant, nous avons tous un rôle à jouer, nous sommes tous un maillon de la chaîne qui nous relie avec tous ceux qui ne ménagent aucun effort pour veiller à la lutte contre le Covid-19.

Il est impératif de respecter toutes les consignes et les instructions préconisées par les autorités, de faire preuve de civisme et de maturité en cette rude épreuve, et en ces moments de doute et de crainte.

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