Accueil A la une La Culture et la Diplomatie en deuil : Chedli Klibi tire sa révérence

La Culture et la Diplomatie en deuil : Chedli Klibi tire sa révérence

Le chef de l’Etat adresse un message de condoléances à la famille du défunt

Chedli Klibi, figure éminente de la scène politique et culturelle tunisienne, est décédé mercredi 13 mai 2020, à l’âge de 94 ans dans sa résidence familiale à Carthage, en banlieue nord de Tunis.

Le président de la République Kaïs Saïed a adressé un message de condoléances à la famille du défunt dans le quel il a exprimé ses sincères sentiments de sympathie et de compassion, priant Dieu tout-puissant de lui accorder son infinie miséricorde, de l’accueillir dans Son éternel Paradis et d’accorder à sa famille et à ses proches patience et réconfort.

« L’histoire retiendra le rôle important du feu Chedli klibi particulièrement dans le domaine culturel », a souligné Saïed dans ce message rappelant sa mission à la tête du secrétariat général de la ligue des Etats arabes.

Dans son faire-part, le ministère des Affaires culturelles a regretté «la perte d’un symbole de la scène culturelle et intellectuelle en Tunisie et dans le monde arabe et présente ses condoléances à la famille et aux proches du défunt.»

Dans le même sillage, le ministère rappelle le long parcours de ce politicien et intellectuel qui était le «fondateur du ministère de la Culture, en 1961, et dont la disparition constitue une perte pour toute la scène culturelle».

Outre ses préoccupations culturelles, Chedli Klibi était un universitaire et un politicien largement respecté dans son pays comme dans le reste du monde arabe.

Né le 6 septembre 1925, il est issu d’une famille militante pour l’indépendance du pays. Il avait fait ses études au collège Sadiki où il a reçu une éducation à cheval entre Orient et Occident qui lui a permis d’acquérir des connaissances dans les champs littéraire, religieux et scientifique.

En 1944, il obtient son baccalauréat section Philosophie pour ensuite rejoindre la capitale française. A Paris, il fait ses études supérieures à la Sorbonne couronnées en 1947 par une licence en littérature arabe.

De retour en Tunisie, il commence sa carrière professionnelle en tant qu’enseignant du secondaire, puis dans les institutions d’enseignement supérieur, dont l’Institut des études supérieures de Tunis. Il s’est consacré officiellement à sa vocation de professeur universitaire à partir de 1957.

Chedli Klibi avait occupé des postes clés à l’intérieur et à l’extérieur du pays dont la direction générale de l’institution de la Radio et la télévision tunisienne (Ertt) et le secrétariat général de la Ligue des Etats arabes entre 1979 et 1990.

Son action en milieu culturel avait commencé avec sa nomination en 1958 à la tête de la Radio et la Télévision tunisiennes et plus tard à la tête du ministère de la Culture dont il était le bâtisseur en 1961.

Au cours de son mandat à la tête de ce département, il avait œuvré, entre autres, à la création du Festival international de Carthage, ce rendez-vous artistique d’envergure dont le déroulement se perpétue depuis 1964.

Cette figure de proue et l’un des bâtisseurs de la Tunisie moderne, avait réussi à graver les échelons de la réussite, ce qui lui a valu d’être désigné au poste de chef du cabinet présidentiel sous Bourguiba qui lui avait attribué encore une fois la valise culturelle en 1976. Deux ans plus tard, il a été nommé en 1978 à la tête du ministère de l’Information.

Son accession à la vie politique lui avait ouvert les portes pour accéder à l’un des postes clés de la diplomatie arabe en tant que secrétaire général de la Ligue des Etats arabes dont le siège fut pour une période transféré du Caire à Tunis au lendemain de la signature en 1979 du célèbre traité de paix israélo-égyptien qui faisait suite aux accords de Camp David de 1978.

Il était ainsi le quatrième secrétaire général de cette entité arabe qu’il avait dirigée entre 1979 et 1990, date de sa démission avec le déclenchement de la guerre du Golfe pour exprimer son refus de l’invasion irakienne du Koweït.

Le disparu avait également contribué à la création de plusieurs médias de la presse écrite nationale dont des quotidiens et des revues. Il est également auteurs de plusieurs articles politiques et études publiées dans la presse locale et étrangère.

Outre les conférences littéraires qu’il donnait régulièrement, Chedli Klibi était un auteur bilingue qui a publié des livres, comme «Les Arabes et la question palestinienne» et «Les questions de la religion et de l’époque». Dans son opus « Orient-Occident : la paix violente» publié en 1999, il revient sur plusieurs questions dont son mandat à la tête de la Ligue arabe.

Après la révolution tunisienne, il a publié en 2012 une biographie intitulée «Habib Bourguiba: radioscopie d’un règne» dans laquelle il parle de sa relation avec Bourguiba, les coulisses du Palais de Carthage et la vie politique à l’aube de l’indépendance qu’il avait côtoyé depuis sa jeunesse.

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Un commentaire

  1. Liberte

    14 mai 2020 à 09:14

    C’est qui ce vieux monsieur ?

    Répondre

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