Covid-19 | déficit de masques et bavettes dans les pharmacies : A quoi est due cette pénurie qui perdure ?

Tout le monde ignore les tenants et les aboutissants de cette confusion générale due à l’absence de masques chirurgicaux. Il n’est plus ou pas assez fourni dans les petites officines alors que l’épidémie du coronavirus n’est pas une affaire terminée, loin s’en faut !

Depuis la mise en place du déconfinement ciblé, différents masques sont mis à la disposition de la population pour contenir la propagation de l’épidémie du nouveau coronavirus. Notamment depuis le lundi 8 mai 2020, première phase du déconfinement ciblé qui a obligé les Tunisiens autorisés à reprendre leur activité professionnelle à se doter du masque chirurgical en toutes circonstances.  L’afflux vers les masques jetables, lavables et durables ne s’est pas fait attendre depuis lors. La polémique autour du juste prix non plus, tantôt 2 dinars, tantôt 500 millimes, des tergiversations dont on aurait pu se passer en pareille circonstance. Au final, en se rendant à la pharmacie, jetable ou lavable, le masque de protection contre la contamination au virus Sars-CoV-2 se vend aux alentours de 2 dinars.

Réutilisation des masques

A quelques millimes près, vous choisirez entre celui qui dure trois heures d’efficacité ou celui qui sera réutilisé au gré des lavages en machine. L’aïd el fitr passé, le déconfinement ciblé qui progresse de nouveau avec le retour progressif à la vie normale ne doit pas empêcher les gens de se plier à l’obligation du port du masque dans les espaces publics. Le relâchement doit être évité car la bataille contre le virus Sars-CoV-2 n’est pas encore gagnée. Même si le nombre de nouveaux cas fléchit inexorablement ces dernières semaines au point qu’une dizaine de gouvernorats comptent zéro cas de Covid-19 à l’heure où cet article a été rédigé, il faut toutefois rester mobilisé. Et pour cause, certaines pharmacies manquent de ce produit essentiel dans la lutte contre la propagation du coronavirus. La semaine dernière, un client, qui devait entrer à la banque qui exige le port du masque via une affiche sur sa vitrine, n’a pas pu dénicher la fameuse protection à la pharmacie d’en face du côté d’Ennasr (Ariana) !

Il était midi, on lui a signifié «qu’il n’y a aucun masque disponible». Comment peut-on obliger les gens à se soumettre à une règle sanitaire si on n’assure pas complètement la prévention et les moyens de lutte ? C’est le pompon pour le citoyen bien au fait du péril sanitaire mais désarmé face à tant d’incohérences.

La bavette, ce précieux sésame

Mercredi 27 mai 2020, un petit tour dans les pharmacies de la capitale s’est avéré nécessaire pour savoir s’il y avait à craindre une mauvaise préparation au scenario du pire qui reste envisageable malgré toutes les précautions prises par les autorités. De l’avenue Jean-Jaurès à la rue Charles de Gaulle en passant par la rue d’Alger, aucune pharmacie ne dispose de la bavette jetable que le commun des Tunisiens cherche à se procurer pour se protéger et protéger les autres. A croire qu’une personne sur deux respecte cette règle cruciale en période épidémiologique en voyant le nombre de personnes porteuses du masque vert.

Enfants et mères de famille prennent cette précaution à la lettre, tandis que les adultes mâles en font fi, volontairement ou pas. Devant les pharmacies, des files d’attente se dessinent pour obtenir le précieux sésame, en vain. Les personnes, agglutinées à l’entrée et inquiètes de ne pouvoir en obtenir, affirment qu’il n’y en a tout bonnement pas à défaut d’attendre un très long moment sans aucune garantie d’être satisfait. Tout comme à l’intérieur de la pharmacie avenue Jean Jaurès qui vous recommandera de faire un petit saut chez leur voisin et concurrent… de la parapharmacie !

La pharmacie à la rue d’Alger propose la bavette lavable contre la somme de deux ou quatre dinars selon l’aspect et la qualité, chose qui déplaît au client qui cherche absolument une bavette jetable moins chère et moins contraignante sans doute.  En attendant, il semble que chacun agit au gré de sa volonté et que le port du masque n’est plus une condition sine qua non pour circuler en ville. Sans aller jusqu’ à évoquer des soupçons imaginaires, on devine à la lecture de la situation qu’il y a forcément un détournement de destination ou une mainmise de certaines parties sur ce marché très juteux fait de vente illimitée de masques et bavettes. Parbleu, où sont passés ces masques indispensables pour la lutte contre l’épidémie du Covid-19 depuis quelques jours ? Une question qui reste sur le bout des lèvres et ne mérite aucune réponse ni excuse. Par une telle légèreté et inconscience, on risque de gâcher le capital confiance acquis. Triste et révoltant.

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