Accueil Sport Ligue 1 | Pour davantage de sobriété financière : En l’absence d’amortisseurs

Ligue 1 | Pour davantage de sobriété financière : En l’absence d’amortisseurs

Quelques mois auparavant, les présidents des clubs de Ligue 1 rêvaient d’un été 2020 certainement «plus cigale que fourmi».

Comme d’autres pans de notre société, le football tunisien vacille et son modèle économique est bousculé.  La différence avec d’autres secteurs, c’est que le train de vie du sport-roi a encore fragilisé le modèle en question.

Dépendant des droits TV (quote-part importante de leurs revenus) et confrontés à des salaires XXL (plus de 50% de leurs charges), les clubs professionnels sont actuellement au bord du gouffre. Le danger les guette et c’est d’autant plus tangible que, contrairement au secteur marchand, nos clubs ne possèdent ni la trésorerie ni les réserves pour faire face à la crise. En clair, personne n’a constitué de provisions, et les pertes seraient forcément colossales si le championnat ne s’achève. Personne ne pouvait donc imaginer une telle situation. Personne ne peut désormais se projeter. Et ça servira forcément d’exemple pour les années futures.  Aujourd’hui, le monde du football est distinctif à tel point qu’il répond à des codes particuliers. Or, la culture du football, c’est la culture de l’immédiat. Plus vous mettez de l’argent dans le système et plus il va l’utiliser. Dans ce cas, il faut se poser la question de l’ultracapitalisme dans lequel le football est progressivement tombé avec une «course inflationniste à l’armement» pour les clubs ambitieux.

Et maintenant que la pandémie est passée par là, à l’avenir, il faudra une réflexion sur cette culture financière du football afin d’être à terme capable de répondre à une situation extraordinaire. Aujourd’hui, rien n’est prévu en l’état.  Il n’y a pas de parachute en cas «d’accident de l’histoire». Bref, les tenants de notre football doivent être suffisamment pragmatiques pour en tirer les conséquences.

Pour un fonds de garantie en cas de sinistre

Honnêtement, au regard des montants, le foot-business ne serait pas près d’inclure un fonds de garantie en cas de «sinistre». Pour l’envisager, il faudrait être plus raisonnable à l’avenir pour créer ces «parachutes» nécessaires et les moyens de financer ce type de crise sanitaire. Une crise qui a mis en exergue les faiblesses structurelles de la Ligue 1.

Ce faisant, quelques mois auparavant, les présidents des clubs de Ligue 1 rêvaient d’un été 2020 certainement «plus cigale que fourmi». Mais le football tunisien va devoir attendre avant d’enfiler à nouveau ses habits de «richissime acteur» sur la scène continentale. Et si personne ne peut reprocher à nos dirigeants d’avoir ignoré dans leurs prévisions cette pandémie mondiale, cette crise n’a pas manqué de révéler les faiblesses structurelles du modèle local et ses divisions aussi. Sur ce, le football n’est pas une cause nationale. Dans la perspective de la reprise, il s’agit avant tout de récupérer les dernières tranches des droits TV. Quant à la création d’un éventuel fonds d’urgence afin de venir en aide aux plus «touchés», le cas échéant, l’objectif serait d’utiliser ce fonds à travers une stratégie de redistribution juste et équitable. Au final, le but c’est de ne laisser personne sur le bord du chemin.

Absence de dispositif d’activité partielle

Actuellement, les recettes font défaut, alors que les dépenses sont toujours là. Avec des contrats de sponsoring qui sont en passe d’être révisés, l’impact pèserait relativement lourd dans les budgets, surtout en l’absence « d’amortisseurs » tel que le dispositif d’activité partielle. Les clubs de football, c’est bien connu, ne sont pas des entreprises comme les autres.  En Tunisie comme partout ailleurs, nos dirigeants ne cherchent pas à maximiser les profits, mais les victoires ! Or, pour gagner, il faut dépenser pratiquement sans compter ! L’on ne peut donc reprocher à nos clubs de se limiter à adopter une certaine «philosophie de solvabilité» avec des états financiers qui ne dégagent pas d’excédent mais qui servent juste à payer les dettes à moyen terme. Finalement, en l’état, c’est une logique comptable qui a montré ses limites.

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