Accueil A la une ARP | Séance Plénière : Un exercice périlleux pour la diplomatie

ARP | Séance Plénière : Un exercice périlleux pour la diplomatie

crédit photos : © Abdelfattah BELAÏD

La séance était attendue par l’opinion publique et les journalistes locaux et même internationaux. Officiellement, il s’agit d’un «débat» autour de la «diplomatie parlementaire», mais au yeux de tous, il s’agit bel et bien d’une «demande de reddition de comptes» au président de l’Assemblée des représentants du peuple, Rached Ghannouchi, à qui les députés, notamment ceux du PDL tenus d’une main de fer par Abir Moussi, reprochent une immixtion indélicate dans les affaires libo-libyennes, au nom du Parlement et au détriment de la diplomatie tunisienne officielle. Mais hier, penser que la séance en question pouvait démarrer dans les temps, c’est méconnaître l’ARP. La séance qui devait commencer à 10 heures a été chahutée et perturbée par des «points d’ordre» qui n’en finissaient pas. A 13 heures finalement, les groupes parlementaires se sont mis d’accord à prolonger d’une heure les débats sur les deux points de l’ordre du jour : le vote du projet de motion relative au refus de l’ARP de toute ingérence étrangère en Libye et son refus et la création d’une base logistique sur le territoire tunisien pour la faciliter, puis «un dialogue» autour de la diplomatie parlementaire en relation avec la situation en Libye.

Quelle légitimité en Libye ?

Après avoir lu la motion de son parti de manière ostensiblement homérique, Abir Moussi a demandé aux élus de voter favorablement en sa faveur. Citant explicitement le Qatar et la Turquie et omettant d’inclure d’autres pays, la motion a d’abord été attaquée sur la forme par les élus d’Ennahdha. Ainsi, le député Mohamed Goumani a estimé que la motion enfonce des portes ouvertes, puisque la Tunisie a toujours été contre toute ingérence étrangère en Libye. Par ailleurs, il a reconnu que le président de la République était, conformément à la Constitution, le garant de la politique étrangère. Cependant, s’il reconnaît que la Tunisie a toujours été neutre, il appelle à ce qu’il qualifie de «neutralité positive», en évoquant la légitimité internationale du gouvernement Al-Sarraj. Selon lui, la motion présentée par le PDL est en elle-même une ingérence. «La motion cite deux pays et en oublie d’autres», précise-t-il.

Mais de son côté, Zouhaier Maghzaoui appelle le président du Parlement et tous ceux qui s’attachent à la «légitimité» du gouvernement Sarraj à revoir leur position. «De quelle légitimité parlez-vous, celle de la Russie, ou des Etats-Unis?», se demande Maghzaoui.

Le député de Tahya Tounes, Marouen Felfel, rappelle pour sa part que la Tunisie, contrairement à d’autres puissances étrangères, songe d’abord aux intérêts des Libyens. Il a appelé les dirigeants du pays à éviter tout alignement à des puissances étrangères quelles qu’elles soient.

La députée Naïma Mansouri, élue de Qalb Tounes, a appelé le Président de la République à ouvrir les canaux du dialogue avec l’ensemble des parties libyennes sans exception.

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