Bientôt un nouvel exécutif sera intronisé. Un commandement qui doit comprendre tous les codes du milieu. Le courant doit vite passer. Il faut en finir avec la cacophonie ambiante dans le microcosme clubiste.
Une bien étrange malédiction frappe l’un des plus grands clubs tunisiens depuis des années. Non pas l’absence de trophée présentable à fréquences variables, mais pire. Un mauvais sort frappe, en effet, tous les présidents successifs depuis presque dix ans. Tous critiqués et même malmenés pour certains. A une exception près, la «plus haute autorité» clubiste a souvent été soumise au jugement radical du virage et n’en est pas ressortie blanchie. Entourage, mental, contexte, retour des vieux démons, pour les tenants clubistes, il est souvent difficile d’être dans la nuance.
Bouleversement des valeurs
Menacé de naufrage en raison du contrecoup de ces errements passés, le CA n’a donc le choix qu’entre une réforme profonde ou une aggravation de ses déséquilibres.
A terme, il faudra aussi atténuer l’impact de ce long arrêt de la compétition avec ce que cela a engendré en termes de pertes sèches (droits TV, etc.).
Au CA, on l’espère, plus rien ne sera comme avant après cette année terrible.
Le Club Africain ne fait donc pas exception au reste des écuries sportives, du moins si l’on accorde crédit à cette prophétie très entendue en ce moment.
En clair, côté foot-business, les experts prédisent forcément un bouleversement des valeurs et des systèmes. Maintenant, pour revenir au club de Bab Jedid, l’on connaît l’avant, mais quel sera l’après ?
La rigueur, c’est l’austérité plus l’espoir
Pour l’heure, le CA s’applique en ce moment même à gérer dans l’urgence une sorte de « menace existentielle ». Car si l’on ne peut que conjecturer sur le devenir du CA, l’ampleur du malaise au sortir de la crise sanitaire ne fait aucun doute.
Non seulement, les différentes recettes (sponsoring et autres) se sont évanouies depuis deux mois, mais de plus, vu que les diffuseurs ont tantôt coupé « l’alimentation » (non-versement), le CA, comme tous les autres clubs professionnels, devra se résoudre à alléger sa masse salariale, principal poste de dépense du club.
Pas de demi-mesures !
L’austérite qui vient ne laisse pas de place aux demi-mesures.
Il va falloir ainsi et aussi travailler sur un plan de sauvetage afin d’éviter des tracas portant sur les traitements financiers, les contrats et les factures échues.
Par le passé, les mesures prises relevaient plus d’un dangereux cavalier seul que d’une certaine audace. Il faut donc forcément « profiter » de cette crise pour réfléchir à une sortie de ce modèle. Trancher avec ce « gigantisme » pénalisant à terme. Rompre avec l’insolente croissance des salaires et des indemnités de transfert. Le CA doit y adhérer car tout l’édifice menace de s’écrouler.
En clair, seule une gestion mutualiste, soutenue par des dirigeants prudents et assurée par de nouvelles régulations, paraît en mesure de sauver durablement le CA de la crise comme de ses dérives…
«Salary cap» (pourquoi pas), limitation du nombre d’étrangers, encadrement des transferts… Le CA gagnerait à plancher sur un tout autre management, plus raisonné, mieux administré et moins inégalitaire surtout. C’est en tout cas autant possible que souhaitable.
Envisager la stratégie du choc
En cette période précise, la « stratégie du choc » pourrait forcément sauver le CA. La réforme ou la rupture comme on dit. « Profitant » de la gravité de la situation et de la sidération qu’elle provoque, le CA serait donc enclin à sauter le pas et à tenter le coup de force. Les conditions s’y prêtent en tout cas et l’objectif est on ne peut plus clair : éloigner définitivement le « spectre d’une révolution partageuse ».
Pour revenir aux ressources humaines maintenant, les joueurs précisément, l’acceptation de la baisse de leurs salaires ne doit pas être une simple option. C’est une résolution qui doit être généralisée et pérennisée.
Le CA est donc à l’aube d’une nouvelle ère. Bientôt, un nouvel exécutif sera intronisé. Un exécutif qui doit comprendre tous les codes du milieu clubiste.
Le courant doit vite passer. Il faut en finir avec la cacophonie ambiante dans le microcosme clubiste !