Le dispositif mis en place dans les différentes structures sanitaires de la région a bien fonctionné grâce à une organisation infaillible et leur adhésion à l’appel de la centrale syndicale fut massive.
Depuis les premières heures de la journée, ils étaient des centaines à se rassembler dans la cour de l’hôpital pour sortir dans une marche grandiose qui a bloqué la circulation dans la ville. Des banderoles affichées et des slogans scandés se dégagent leur exaspération face au mutisme des responsables. Ils ont le sentiment d’être lâchés après s’être démenés comme des diables face à un ennemi qui a fait des ravages dans d’autres pays.
Dans un geste qui n’a pas laissé insensible les citoyens présents, un tas de blouses blanches et des gilets verts s’entassent sur le trottoir ; les participants ôtent leurs tenues. Le geste reflète ce sentiment de colère si ce n’est pas pour dire (on enlève ces blouses blanches qui nous démarquent des autres secteurs mais on demeure fidèle à notre devoir). Au siège de la direction régionale de la santé, c’est un sit-in « symbolique » qui sert de prélude à la prochaine étape de protestations, comme nous le dit Najeh Amroussia , membre du syndicat de base à l’hôpital régional de Gafsa.
Une vague de colère qui commence à gagner en intensité et qui renseigne sur la colère des blouses blanches exaspérées de voir leurs appels restés lettre morte au vu des lacunes et insuffisances qui caractérisent un secteur aussi vital que celui de la santé publique dans un gouvernorat où les carences risquent de faire mal .