Younsi, acculé, joue la carte de la FTF pour arrêter un plan de route déjà fixé. Est-ce qu’on fait tout pour «offrir» le CA à une personne bien déterminée?
Au CA, les événements se succèdent, mais malheureusement pas dans le bon sens. Après avoir arrêté un «process» qui devait aboutir à une assemblée extraordinaire le 4 juillet (pour changer les statuts actuels et abroger les articles jugés dépassés et sur mesure par une grande frange de supporteurs) et à une assemblée élective le 19 juillet, voilà qu’un petit (mais polémique) communiqué, paru sur la page facebook de la FTF, ramène les choses à la case départ. Selon la FTF, Younsi, qui a encore le pouvoir de décider, a demandé à la FTF d’organiser les élections. La FTF a dit qu’elle accepte cette mission et qu’elle explicitera les détails sur les candidatures d’ici la semaine prochaine. Ce serait la seconde fois qu’elle assure les élections (après 2018) qui ont vu Younsi débarquer à la présidence du CA. Ce qui s’est passé la nuit du dimanche et jusqu’à hier matin sur le Net essentiellement (nouveau support à travers lequel les supporteurs communiquent) est énorme dans le milieu clubiste. Beaucoup de contestations à l’idée que la FTF organise les élections et que la feuille de route convenue soit remise en cause.
Marche arrière
La journée d’hier devait voir la campagne de la vente des abonnements commencer. La demande est colossale de la part des supporteurs clubistes qui réclament le changement et qui veulent voter en masse, et en même temps, offrir des liquiditée au club. Maintenant, Abdessalem Younsi aura fait marche arrière et envoyé le dossier des élections à l’instance fédérale qui gère déjà le dossier des litiges du CA et les sentences de la Fifa. Cette mainmise de la FTF et de Wadï El Jary sur les affaires du CA ne plaît pas beaucoup aux supporteurs clubistes. Ils voient mal comment un club qui regorge d’experts en juridiction sportive ne peut désigner un comité indépendant pour organiser et suivre des élections.
Le plus important est de savoir pourquoi le président clubiste a agi ainsi. Et surtout pourquoi il a attendu jusqu’à une heure tardive et à quelques heures du coup d’envoi de la vente des cartes d’adhésion.
Sami Mkademi s’en va?
Le secrétaire général du CA a rendu le tablier après ce dernier revirement. D’après les échos qui circulent, l’ancien secrétaire général s’est dit déçu par la succession des derniers événements, et par les risques de dérapages que Younsi a provoqués avec la saisine de la FTF pour organiser les élections. Ce folklore qui sévit au CA depuis des mois ne va-t-il pas s’arrêter ? S. Mkademi, une personne digne de respect et de confiance, a œuvré jour et nuit (sous une pression qui a touché sa vie familiale) pour permettre la transition vers des élections. Maintenant, Younsi se trouve seul, couvert par la FTF, mais confronté à la quasi-majorité du public clubiste. Pourquoi fait-il cela ? C’est une question à laquelle lui seul peut répondre. Aujourd’hui, la grogne et la tension d’une grande partie du public clubiste sont à leur apogée. Voilà que le club est dans le vide, livré à des amendes qui doivent être payées en urgence, sans oublier la reprise d’activité de son équipe première en football, mais aussi dans les autres sections. Situation «kafkaïenne» au sens propre du terme qui ne peut plus être acceptée. Ce qui se passe au CA dépasse les limites du tolérable. Où vont les choses ? Cela n’empêche pas d’autres personnes du milieu clubiste de s’activer sur d’autres pistes.
Chahed : l’homme des coulisses !
Le groupe qui s’active autour de Youssef Chahed comporte des noms qui ont leur poids et qui ont une expérience au sein du CA. Y a-t-il un lien entre ce qu’a fait Younsi et les efforts que le groupe de Chahed déploie ces derniers jours? En tout cas, l’ex-premier ministre ne compte pas s’arrêter là. Il va, en compagnie d’autres personnes du giron clubiste, élargir les contacts pour former une «ceinture financière» qui permet de résorber une partie des dettes clubistes et, puis, former une liste pour les élections. Parmi ceux qui ont assisté à cette réunion, on citera Mehdi Gharbia, Kamel Idir (le candidat idéal aux yeux de plusieurs, mais à condition d’avoir un soutien financier), Khélil Chaïbi ou Maher Senoussi. On sera curieux de voir l’aboutissement de ces efforts qui s’articulent autour d’un Youssef Chahed ayant des ambitions politiques et qui sait bien que le CA est, par excellence, un moyen de gagner en popularité auprès d’un large public.