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Déni de dignité humaine

Qui se souvient encore du protocole d’accord signé le 15 octobre 2016 entre le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, l’Utap et l’Utica sur le cahier des charges relatif au transport des ouvriers et des

ouvrières exerçant dans le secteur agricole, accord devant fixer les conditions assurant la sécurité des usagers de ce type de transport, de manière à préserver leur dignité humaine dans le sens d’éradiquer l’image de leur entassement dans des camions ou des tracteurs comme s’il s’agissait du bétail, et ce, dans le but de mettre un terme aux drames qui se sont succédé à un rythme soutenu suite aux accidents de circulation qu’ont subis ces ouvrières et ces ouvriers, faisant plusieurs victimes ayant payé de leur vie la précarité des conditions dans lesquelles ils sont obligés de gagner leur vie ?

Qui a encore en mémoire les promesses faites par le gouvernement Chahed concernant les encouragements et les faveurs financiers offerts aux investisseurs qui accepteront de lancer des projets dans le secteur du transport des ouvriers et des ouvrières dans le secteur agricole ?

Aujourd’hui, près de quatre ans après, on attend toujours la mise au point du protocole sur le transport des ouvriers et on déplore également le fait qu’aucun investisseur n’ait fait part de son intention de bénéficier des avantages offerts par le gouvernement dans le secteur.

Parallèlement et en attendant que les ouvriers et les ouvrières des champs agricoles accèdent à l’opportunité d’emprunter des moyens de transport à la mesure de leur statut de citoyens dignes dont les droits les plus élémentaires à la sécurité sont préservés, la liste des drames humains ne cesse de s’allonger de jour en jour.

Et les images de l’inconscience, de l’irresponsabilité et du déni de tout sentiment de respect de la dignité des ouvriers et des ouvrières de nos champs ainsi que les images des accidents horribles endeuillant régulièrement les familles des victimes de défiler quotidiennement sur les réseaux sociaux qui transmettent désormais ces drames en direct et à l’instant même où ils surviennent, résultat flagrant inacceptable de l’absence de responsabilité de ceux qui sont censés veiller à la sécurité de cette frange de la population tunisienne engagée dans un combat quotidien et pour assurer les conditions de vie minimales à leurs familles en contrepartie d’un salaire quotidien le moins qu’on puisse dire insignifiant et désonhorant pour les véritables sacrifices qu’ils consentent afin que notre agriculture, déjà menacée dans son existence, puisse perdurer et continuer à garantir aux Tunisiens les produits vitaux dont ils ont besoin.

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