Cette mesure concerne les entreprises qui ont réalisé des investissements sur la période du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2020 et qui ont des actifs immobilisés compris entre 150 mille et 15 millions de dinars.
Le ministre de l’Industrie et des PME, M. Salah Ben Youssef, a présidé, vendredi 19 juin 2020, le premier comité de pilotage de la prise en charge par l’Etat de la différence entre le taux d’intérêt des crédits d’investissement et le taux moyen du marché monétaire dans la limite de 3 points pour les crédits accordés par les banques et les institutions financières, aux PME. Lors de cette première réunion, il était question de valider le guide des procédures adopté à cet effet, et de présenter la plateforme digitale qui a été mise en place par le gouvernement pour le traitement en ligne des demandes déposées par les entreprises souhaitant bénéficier de cette mesure.
De la liquidité pour les entreprises
Dans une déclaration accordée à La Presse en marge de la réunion, Salah Ben Youssef a affirmé qu’une vingtaine de demandes ont été traitées lors de ce premier Comité de pilotage (Copil). «Je pense qu’avec la crise du coronavirus, le nombre des dossiers déposés va aller crescendo et j’espère qu’on va pouvoir aider toutes ces entreprises à poursuivre leurs investissements, condition sine qua non pour que la Tunisie puisse sortir de la crise», a-t-il souligné. Il a rappelé que cette mesure a été prévue par la loi 47 promulguée en 2019, et est entrée en vigueur, suite à la publication du décret en décembre 2019 et de la circulaire de la Banque centrale, en février 2020, portant sur les critères d’éligibilité des entreprises.
En effet, rappelons-le, cette mesure concerne les entreprises qui ont réalisé des investissements sur la période du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2020 et qui ont des actifs immobilisés compris entre 150 mille et 15 millions de dinars. «Ce dispositif consiste en une prise en charge par l’Etat de 3 points de charge financière sur les investissements à condition que les emprunts soient octroyés par les établissements financiers avec un taux ne dépassant pas 3,5 points de marge au-dessus du TMM. C’est une incitation à l’investissement et un appui aux entreprises puisqu’elle va leur permettre de disposer de davantage de liquidités», a-t-il déclaré.
Obligation des banques de soutenir l’économie
S’exprimant au sujet de la garantie de l’Etat (une ligne de 1,5 milliard de dinars) des nouveaux crédits de gestion et d’exploitation accordés par les banques au profit des entreprises dont l’activité est affectée par les répercussions de la crise du coronavirus montant, le ministre de l’Industrie et des PME a fait savoir que les banques sont indépendantes et que les autorités «n’ont aucun moyen d’astreindre ces dernières à octroyer des crédits aux entreprises». «A mon sens, les banques ont l’obligation de soutenir l’économie tunisienne parce que si la crise persiste, ce sont elles qui vont être touchées à leur tour», a-t-il noté.
Par ailleurs, Ben Salah a fait savoir que toutes les filières industrielles, sans exception, ont observé une baisse importante d’activités. Cependant, le secteur aéronautique a été le plus impacté par la baisse d’activité, suivi par l’industrie automobile. Il a souligné, à cet égard, que cette régression va perdurer jusqu’à fin décembre 2020, étant donné que les filières sont «très dépendantes» des constructeurs implantés à l’étranger.