Les Clubistes ne doivent pas penser uniquement aux élections et aux consécrations sportives. Refonder le club et le restructurer seront la grande réalisation pour le centenaire.
Un centenaire, ça ne se fête pas qu’avec les titres et les consécrations. C’est bien sûr une énorme satisfaction que de gagner et d’enrichir le palmarès du club par des titres nationaux et régionaux, mais ce n’est pas tout. La gloire et le prestige des grands clubs, c’est aussi leur longévité, leur capacité pour attirer un jeune public même sans titres, mais par leur riche historique. Et le plus important, c’est le modèle de gestion qui permet à ce club de rester solide au fil des années, de s’adapter avec toute contrainte interne et externe. Au CA, ce raisonnement doit primer au moment de fêter le centenaire. Le club, dans une inquiétante tourmente, est confronté à beaucoup de problèmes d’ordre financier et juridique. L’ardoise est chargée en dettes qu’il faudra payer à ces ex-joueurs et ex-entraîneurs qui ont quitté dans des circonstances «louches» (on les a virés dans la plupart sans la moindre négociation).
Maintenant, le CA s’apprête à tenir ses élections. Des élections prévues le 19 juillet prochain et qui devront tourner la page (ce qu’espère le public clubiste dégoûté par tout ce qui s’est passé). Les modalités de la vente des cartes d’adhérent ont été communiquées par la Commission électorale indépendante relevant de la FTF, et on attend soit une forte commercialisation (rentrées d’argent conséquentes au club et nombre important d’électeurs le 19 juillet), soit une «petite» campagne de vente et un nombre moyen d’électeurs. En tout cas, ceux qui vont acheter ces cartes d’adhésion, partout en Tunisie, vont décider de l’avenir de leur club et vont soutenir l’élan du changement.
Réformes
Le CA n’a pas besoin seulement d’un nouveau bureau directeur qui soit harmonieux, diversifié (bailleurs de fonds, dirigeants sportifs, juristes, spécialistes en finance et en marketing…), mais surtout d’un projet de réformes. Des réformes qui donneront au CA une autre dimension, beaucoup plus considérable que l’actuelle. Ces réformes, déjà annoncées par le groupe d’ex-dirigeants qui s’active en coulisses pour former une liste blindée, doivent toucher tous les aspects : administration, secteur sportif, relation avec le public, outils de contrôle et de bonne gouvernance, infrastructure…
Le CA ne doit plus dépendre dans son modèle de gestion de ses affaires d’une seule personne (ou deux) qui assure le financement et qui prend toutes les décisions. Il a besoin de plusieurs structures complémentaires et bien coordonnées pour résoudre les problèmes hérités et pour redémarrer sur des bases solides.
Si le CA a un bureau directeur compétent composé de dirigeants d’expérience et de standing, qui savent travailler ensemble, et qui évitent les conflits, tout en présentant et appliquant un nouveau et sérieux projet de réformes, ce sera sa plus grande réalisation du centenaire. Ce sera nettement plus «délicieux» qu’un titre sportif avec toute son importance. Pratiquement, trois semaines pour que les supporters écrivent une nouvelle page de loyauté, et pour les dirigeants compétents de foncer et de relancer un club qui a trop souffert. Beaucoup le disent, le CA ne peut faire pire. Il est dans la pire des phases de son histoire. Mais l’espoir doit être de mise.
Les grands clubs ne meurent jamais. Au CA, on doit bien le comprendre, mais pas en restant les bras croisés. Le potentiel qu’il y a dans la famille clubiste est impressionnant, il faut juste bien l’exploiter avec des idées, des personnes et un sens de l’organisation et de la restructuration.