L’international algérien de l’Espérance, Taïeb Meziani, est sur la sellette après des débuts très prometteurs. Quelle explication peut-on donner à ce genre de fiasco à répétition ?
La fièvre des mouvements de joueurs même en dehors des mercatos habituels bat son plein. Elle a même pris un peu plus d’ampleur suite au Covid-19 qui a bien chambardé la situation et des joueurs et des clubs au point où la précarité s’est installée dans les liens contractés entre ces derniers.
L’on parle de beaucoup de départs, mais également de larges opérations de recrutement dans lesquelles les clubs nantis peuvent enrôler à tour de bras tellement l’occasion leur est propice.
Ce genre de «foire» nous interpelle pour traiter d’un sujet sensible concernant les difficultés d’adaptation de certaines nouvelles recrues qui peuvent perdre de leur lustre en changeant d’air pour aller monnayer leur talent loin du bercail.
Le cas Taïeb Meziani
L’exemple typique pouvant illustrer ce problème peut être celui de l’Algérien Taïeb Meziani qui, après un début à la fois tonitruant et prometteur en 2019 face au Club Africain, s’est rapidement éclipsé pour sombrer dans l’anonymat et devenir même un joueur qui n’intéresse plus le club «sang et or». Pourtant, l’ancien sociétaire de Pradou AC (Algérie) et du Havre AC (aujourd’hui âgé de 24 ans seulement) est doté de bonnes qualités techniques et physiques qui lui permettent de s’illustrer sans problème.
Mais il semble que ce joueur (ainsi que beaucoup de ses semblables) soit confronté à un sérieux problème psychologique lié essentiellement au dépaysement et au manque d’assistance psychologique.
D’ailleurs, les exemples de ce type de problèmes sont très nombreux dans les annales du football local et international.
Il suffit de rappeler la mauvaise expérience du grand Jamel Limam avec le club belge du Standard de Liège (1988-1990) qui n’a pas abouti à la grande éclosion attendue pour ce talentueux international tunisien.
En effet, il y a des joueurs qui, en dehors du rectangle vert, ont besoin d’un grand soutien moral.
Pour mieux dépeindre ce phénomène, il n’y a pas mieux que le cas de Karim Benzama dont la présence de son concitoyen franco-algérien Zineddine Zidane au Real Madrid est sur le point de faire de lui le meilleur joueur du monde aujourd’hui. Alors qu’il y a à peine une année, Benzama, qui est actuellement la dynamo du Real, était hué presqu’à chaque match quand Zidane n’était pas là.
Et cela explique le grand intérêt que les clubs doivent accorder à l’assistance psychologique aux joueurs pétris de qualités techniques et physiques, mais qui manquent de caractère, voire de personnalité parfois.
Alors, accordons un peu plus de chance à Meziani comme on l’avait fait avec Kenneth Malitoli par le passé.
A.BACCAR