Accueil Culture «Bnet Essyassa» en librairie : Les filles de la politique écrivent

«Bnet Essyassa» en librairie : Les filles de la politique écrivent

Ce soir à El Teatro, et en présence de toutes ces femmes, se tiendra la rencontre autour de la sortie du livre «Bnet Essyassa». L’ouvrage est dans les bacs des librairies dans cette version en langue arabe, celle en langue française ne tardera pas à suivre. Elles ont longtemps gardé le silence… maintenant elles parlent…

40 ans de silence, 40 années oubliées ou ignorées par leurs camarades mâles comme si l’engagement politique et le militantisme étaient exclusivement masculins, 40 années durant lesquelles elles se sont refusées à écrire cette page de leurs histoires et celle de ce pays. Pourtant, des filles y en avait dans les organisations politiques, elles étaient, elles aussi, au cœur de l’agitation et de l’opposition pendant les années 70. Et les voilà enfin qui écrivent.

«Bnet Essyassa», c’est ainsi que les gardiennes de la prison de La Manouba les appelaient pour les distinguer des détenues de droit commun. C’est aussi le titre de cet ouvrage collectif dont la présentation se fera aujourd’hui à El Teatro. Un livre de témoignages de militantes politiques du mouvement Perspectives, Aicha Guellouz, Amel Benaba, Zeineb Cherni, Sassia Rouissi, Leila Blili,Dalila Jedidi, jugées et condamnées par la Cour de la sûreté de l’Etat en 1974.

Cet ouvrage, qui a vu le jour grâce à l’association Zanoobya et sa présidente Zeyneb Farhat, n’est pas un simple travail de mémoire. Ce sont des bribes de vie, des fragments de sentiments, un récit personnel de vie et d’expérience où la torture et la prison ne sont pas évoquées pour raconter les souffrances, les interrogatoires interminables et la cruauté des tortionnaires, mais remonter la mémoire, faire surgir les émotions et dessiner les courbes des femmes qu’elles sont devenues.

Pourtant, raconter cette part d’elles- mêmes n’était pas évident, ces 40 ans de silence ont été partiellement brisés dans l’atelier d’écriture auquel elles ont bien voulu participer. Et c’est sous la direction de Haifa Zangana, militante et ex-détenue politique irakienne, artiste et auteure, qu’elles ont pu, chacune, raconter cette part, longtemps cachée à cause de la douleur qu’elle évoque. Le temps n’a pas pansé les blessures…l’écrit est arrivé à les affranchir.

Ce soir à El Teatro, et en présence de toutes ces femmes, se tiendra la rencontre autour de la sortie du livre « Bnet Essyassa». L’ouvrage est dans les bacs des librairies dans cette version en langue arabe, celle en langue française ne tardera pas à suivre.

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