Les derniers indicateurs économiques publiés par l’Observatoire national de l’agriculture (ONA) renvoient à des signes de baisse de la croissance du PIB qui se situe à -1,7% pour le premier trimestre de l’année 2020, contre 1,2% au cours du premier trimestre de l’année 2019, avec une progression du taux de croissance de la valeur ajoutée agricole qui a atteint 7,1% contre (-0,7%) en 2019.
Concernant l’avancement de la campagne agricole, l’office indique que cette année encore, les surfaces cultivées en blé tendre sont en nette diminution ( 21%). L’évolution est la même pour le blé dur et l’orge.
Selon les indicateurs de l’observatoire, et durant les derniers mois, seulement 46% des superficies programmées ont été traitées contre les mauvaises herbes et 67% contre les maladies fongiques.
«Il est prévu que le rendement des céréales, au niveau national pour la saison 2019/2020, va diminuer à 16 quintaux par hectare, contre 24 qx/ha enregistrés lors de la dernière campagne. Cette baisse est attribuée au manque de pluie en janvier et février 2020 surtout dans les gouvernorats du Kef, Siliana et Zaghouan». En ce qui concerne le rendement du blé dur pour la campagne de cette année, il sera de l’ordre de 20 qx/ha en moyenne nationale. «Il est prévu que les gouvernorats du Nord fourniront environ 87% de la production nationale, soit 13,6 millions de quintaux de céréales, sur une superficie récoltable de 789 mille hectares, tandis que les gouvernorats du Centre et du Sud fourniront 2,1 millions de quintaux sur une valeur estimée à 179 mille ha». Selon la même source, les premières estimations indiquent que la production nationale des céréales sera 15,7 millions de quintaux (1,5 million de tonnes) au cours de la saison en cours, contre une production record de 24 millions de quintaux (2,4 millions de tonnes) au cours de la dernière saison. La répartition entre les différentes céréales sera : 9,7 millions de quintaux de blé dur, 885 mille quintaux de blé tendre, 4,9 millions de quintaux d’orge et 253 mille quintaux de triticale. La superficie cultivée est estimée à 967 mille ha, sur un total de 1.160 mille ha.
Taux de remplissage des barrages : 64%
Jusqu’à la fin du mois de mars 2020, les apports cumulés aux barrages ont atteint 577,6 Mm3. Ils ont été nettement inférieurs à la moyenne de la période (1.467,3 Mm3) et les apports enregistrés à la même période de l’année précédente (2.025,4 Mm3). Ces apports sont répartis pour une part de 90,5% au Nord ; 4,7 % au Centre et 4,8% au Cap Bon. Par conséquent les réserves en eau dans tous les barrages ont atteint 1448,2 Mm3 contre 1.770,9 Mm3 enregistrés à la même date de 2019 et une moyenne enregistrée au cours des trois dernières années de 1.207,5 Mm3, soit un surplus de 240,7 Mm3. Les volumes stockés sont ainsi répartis: 88,7% dans les barrages du Nord; 8,5% dans les barrages du Centre et 2,8% dans les barrages du Cap Bon. Pour l’ensemble des barrages, le taux de remplissage a atteint 64%. Durant la période allant du premier septembre 2010 au 31 mars 2020, «la pluviométrie enregistrée a été significativement élevée dans les régions du Nord et du Centre-Est. Elle a légèrement dépassé les niveaux enregistrés durant la moyenne de la période dans la région du Centre-Est et la région du Sud-Est. Par rapport à la même période de la campagne écoulée, la situation pluviométrique a été caractérisée par un niveau plus élevé dans la région du Centre».
Echanges extérieurs alimentaires
Les indicateurs de l’observatoire montrent qu’au cours du mois d’avril 2020, la balance commerciale alimentaire affiche un déficit qui a atteint (-3,2 MD). Le taux de couverture se situe à 99,8%, avec une baisse de 13,7%.
Les recettes des exportations de l’huile d’olive, première filière importante au niveau des exportations alimentaires, ont augmenté de 53,8%, celles des agrumes et des dattes ont enregistré une baisse respectivement de 37,2% et de 15,4%.
La facture céréalière est à la baisse, principalement pour le maïs et à l’exception du blé dur. Aussi déterminants dans les importations alimentaires, le sucre et les huiles végétales ont affiché une baisse respectivement de 67,0% et de 10,4%. Les exportations tunisiennes de l’huile d’olive de novembre 2019 jusqu’à fin avril 2020 ont été de 190,2 mille tonnes pour une valeur de 1.148,4 MDT.