Accueil Culture Tribune | Politique culturelle publique et condition de l’artiste 

Tribune | Politique culturelle publique et condition de l’artiste 

Par Mohamed KOUKA

Lors de la Seconde Guerre mondiale des députés de la Chambre des Communes du Royaume-Uni réclamaient l’abolition de toute subvention à l’art et à la culture afin de contribuer à l’effort de guerre pour renforcer l’arsenal militaire utilisé pour combattre le IIIe Reich conquérant. Winston Churchill, Premier ministre du moment répliqua par une interrogation: “Then, what are we fighting for? “. (Pourquoi nous battons-nous alors ?). Cette réponse me vint à l’esprit suite à l’apparition de l’épidémie du Covid19, suivie de la suggestion de certains religieux de détourner le budget de la culture au profit de la santé et des hôpitaux, alors qu’il était plus indiqué pour ce faire de s’adresser au ministère des Affaires religieuses, action qui aurait pu être dans l’ordre naturel des choses, comme acte de piété…

En ce début de troisième millénaire on ne prend pas encore la mesure réelle de l’exigence de l’action culturelle, de l’apport fondamental de la culture au développement, à l’évolution, à l’humanisation de la personne, à ne pas confondre avec cette culture de consommation, tout entière fabriquée pour le plaisir immédiat et la pure récréation. Sa séduction tient en partie à la simplicité qu’elle déploie, il faut éviter la complexité, offrir des produits sans consistance. Le but : amuser !

Mais la culture recouvre tout ce par quoi l’existence humaine apparaît comme s’élevant au-dessus  de la pure animalité, et plus généralement, à travers elle au-dessus de la simple animalité. «La culture » qui caractérise l’Homme peut être considérée soit comme un état des facultés humaines, soit comme un système de fonctions ou de pratiques nécessairement coordonnées, soit encore comme un processus qui peut lui-même être étudié. La mutation de la culture en vient à désigner «l’ensemble des formes acquises de comportement dans les sociétés humaines».Et puisque tout comportement humain est acquis, qu’aucun comportement humain n’est simplement inné, la culture comme ensemble de comportements acquis englobe tous les comportements humains. Il n’est plus un seul comportement humain qui ne soit «culturel». Pratiquer une religion, écrire un article, de même que danser, cuire un œuf, ou pratiquer un sport.

Eclairez-moi maintenant je vous le demande ! Pourquoi nos quartiers, nos rues et ruelles et même nos boulevards  croulent sous des tas d’ordures. Les jardins du Belvédère se sont transformés, non seulement en parking gratuit, à ciel ouvert, mais dont la plupart des trottoirs se sont transformés en dépotoirs d’ordures ménagères et autres immondices ; que dire des sacs en plastique bleus qui défigurent insolemment les arbres et ce qui reste de verdure. Ceci dit je n’oserais m’aventurer à l’intérieur du  zoo…Pauvres bêtes ! . A qui incombe  la faute ? Pas seulement aux services municipaux bien évidemment, encore que le malheur provient de l’ignorance, du manque d’éducation, du citoyen analphabète… faillite de la culture, alors que les mosquées ne désemplissent pas. J’ai même vu de mes yeux des croyants à la sorties de la prière du vendredi, balancer des mouchoirs de poche  à tout va, avec une tranquillité  d’âme si je puis dire sidérante. L’éducation est le plus grand et le plus difficile problème qui puisse être proposé, seule l’éducation peut faire progresser la lumière et le problème est éminemment culturel.

L’art a une fonction éducative à la liberté, car il permet une activité accomplie de la sensibilité  et de l’entendement, réalise la prise de conscience et la lucidité. L’art est le complément nécessaire et vital à la culture ; mais en ce moment de notre histoire la culture et l’art sont en mauvaise passe, la bêtise, depuis quelque temps, s’affirme  dans l’indifférence générale et c’est symptomatique de la médiocrité de l’époque . Un de nos plus grands comédiens, homme de théâtre incontournable, est acculé à une grève de la faim pour faire prévaloir ses droits l On atteint le fin fond de la régression et c’est le miroir de l’époque. Vous avez dit «culture» ? !

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