L’Espérance a gagné devant l’ASSoliman et a creusé davantage l’écart sur son poursuivant immédiat, le CSS. Mais sa victoire n’était pas de tout repos face à un adversaire qui force le respect.
L’un des faits saillants de la reprise du championnat national est incontestablement la jolie prestation et la réplique, en forme de bravade, donnée par le néo-promu en Ligue 1, l’Avenir Sportif de Soliman à l’Espérance Sportive de Tunis samedi dernier à Radès. Ce qui est marquant dans cette empoignade valable pour la dix-septième journée, c’est que les Capbonais ont réédité leur «affront» du match aller qu’ils avaient, quand même, perdu (0-1) devant le leader du championnat?
La carrure de l’Espérance et sa nette suprématie ancrée sur le plan national n’ont pas suffi pour intimider les Solimanais qui ont été les auteurs d’un beau match, confirmant leur mordant et leur mérite. Cette fois-ci, ils ont eu le culot de prendre l’initiative et d’ouvrir le score grâce au Béninois Tijani Anane (12’). Ce dernier, tout comme son coéquipier Aziz Boucette, qui a rendu la vie dure à Yassine Khénissi, faisaient partie de l’effectif «sang et or» auparavant. Ces deux joueurs ainsi que le virevoltant ailier droit Rached Arfaoui étaient vraiment au-dessus du lot et en ont fait voir de toutes les couleurs à leurs adversaires.
La personnalité des «Sang et Or»
Les supporters de l’ASSoliman craignaient que le départ du coach Chaker Meftah allait affecter le rendement de leur équipe qui a fait une bonne phase aller. Mais rien n’en fut car le nouvel entraîneur Sami Gafsi a su maintenir le cap en préservant la bonne qualité du football solimanais basé essentiellement sur la rigueur en défense et une audace offensive capable de donner le tournis aux plus hermétiques des lignes arrières.
En dépit du fait que le dernier mot soit revenu à l’Espérance dans ce match grâce aux deux buts réalisés par Hamdou El-Houni (19’) et Yassine Khénissi (34’), l’ASSoliman mérite tous les éloges dans ce duel qu’il a négocié d’égal à égal du début jusqu’à la fin de la partie.
De son côté, l’Espérance continue sérieusement son bonhomme de chemin vers la consécration finale qui lui est logiquement prédestinée sans équivoque !
Surtout quand ses concurrents se fourrent toujours le doigt dans l’œil en accumulant les faux pas. En témoigne le trébuchement du dauphin CSS qui s’est fait accrocher (1-1) à Tataouine par le club local. Chose qui a permis au club «sang et or» d’accentuer davantage son échappée portée désormais à douze longueurs d’avance. Ce qui rend irréelle toute tentative de ravir le titre à l’Espérance qui fait cavalier seul en visant plutôt à un nouveau record jamais réalisé auparavant.
Pour ce qui est du match, les protégés de Mouîne Chaâbani ont fourni l’effort nécessaire pour l’essentiel. Sans plus car leur réalisme et la qualité du jeu de l’adversaire leur ont dicté de gérer la deuxième mi-temps avec une certaine prudence.
Cela s’explique par le fait que l’Espérance a été privée des services de son fer de lance Hamdou El-Houni, sorti dès la 28’ suite à une blessure et par l’effet de la chaleur suffocante qui sévissait. De plus, on ne peut pas demander aux joueurs de sortir le grand jeu dont ils sont incapables après une inactivité de cinq longs mois en raison du Covid-19. Par ailleurs, il y a lieu de mettre en exergue la ressemblance frappante entre cette reprise atypique du championnat et celle d’une nouvelle saison.
En effet, l’effectif de l’Espérance n’est pas tout à fait le même que celui du mois de février dernier. Il y a eu le départ de Mohamed Ali Ben Romdhane et Iheb Mbarki contre l’arrivée de Hamdi Nagguez et Ghaïlane Chaâlali, alors qu’on joue encore au titre de la saison 2019-2020. A noter bien sûr que Chaâlali et Nagguez ne seront autorisés à jouer qu’à partir de la saison 2020-2021. Bref, c’est une mouvance inhabituelle que nos clubs sont en train de vivre sous l’effet des nouvelles circonstances.