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Un choix difficile

D’après le ministre du Tourisme et de l’Artisanat, la Tunisie a adopté une stratégie de cohabitation avec le coronavirus qui consiste à protéger les Tunisiens contre le virus sans pour autant plomber l’activité économique.

Cette déclaration intervient à un moment où le virus circule toujours et frappe avec plus de force. En effet, selon Nissaf Ben Alaya, directrice générale de l’Observatoire des maladies nouvelles et émergentes, le bilan des cas confirmés d’infection au coronavirus s’est élevé à 1.768 dont 977 contaminations locales.  Des chiffres qui ne cessent d’aller crescendo, faisant craindre la déferlante d’une seconde vague. D’ailleurs, plusieurs clusters  ont été identifiés à Kairouan, Gabès, Médenine et Sousse. Certes, l’ouverture des frontières le 27 juin dernier est à l’origine de centaines de cas importés qui se sont propagés au sein de la société, alors qu’on avait atteint une immunité collective auparavant. Un mauvais choix qui va nous coûter cher dans quelques semaines avec l’avènement de l’automne et la propagation du virus de la grippe saisonnière. Mais l’erreur serait de persister dans l’option de l’ouverture des frontières au vu du nombre de contaminations qui s’envolent chaque jour. Pourquoi maintenir les frontières ouvertes et exposer la population à un risque élevé de contamination alors que le secteur du tourisme ne se relèvera pas et que la haute saison touche à sa fin ?

En effet, on n’a rien gagné d’autre de l’ouverture des frontières que l’importation massive du virus. Il est encore temps de décider de la fermeture des frontières avec les derniers vols du retour des Tunisiens à l’étranger dans leurs pays de résidence.

Car ce n’est pas la fermeture des frontières qui va nuire à l’économie mais plutôt le retour à un confinement général qui serait le coup de grâce pour l’économie nationale. Certes, on n’a pas beaucoup de choix mais déjà la Tunisie est devenue un concentré de troubles sociaux et économiques qui risquent d’embraser le pays au cas où un deuxième confinement serait décidé par la force des choses. En effet, tous les indicateurs économiques et financiers sont au rouge, alors que le spectre d’une seconde vague, tant brandi par certains médecins, plane sur le pays. La fourchette des contaminations est déjà très haute, alors que tous les secteurs économiques sont en plein doute quant à leur avenir. Une chose est sûre : un deuxième confinement aurait raison de l’économie nationale. L’agacement des autorités a des racines profondes puisque les deux intérêts, sanitaire et économique, se confondent. C’est pourquoi ils observent la situation comme on surveille le lait sur le feu.

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