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Femmes agricultrices : Une main forte dans la sécurité alimentaire

La journée nationale sur le thème «la femme agricultrice : réalité et perspectives» a été ouverte, mardi 11 août 2020, organisée par l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) dans le cadre de la célébration de la fête nationale de la Femme tunisienne qui coïncide avec la 64e année de la promulgation du Code du statut personnel qui a consacré l’égalité entre les deux sexes dans les différents domaines. La cérémonie s’est déroulée en présence notamment de Mme Asma Shiri, ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Seniors, et de M. Abdelmajid Ezzar, président de l’Utap.

M. Oussama Khériji, ministre de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques, s’est félicité, lors de l’ouverture de la journée sur la femme agricultrice, de la contribution de la femme notamment dans les zones rurales dans la réalisation de la sécurité alimentaire. Elle assume également une mission délicate au niveau national et familial en fournissant l’alimentation à ses enfants dans a contexte exceptionnel par lequel passe notre pays. La femme ce fait face avec courage et abnégation à la pandémie du Covid-19.

Le ministre a relevé que, sur le plan national, la femme dans les zones rurales représente le tiers de femmes dans le pays soit 32.4% et la moitié des habitants dans le milieu rural équivalent à 50.2%. Elle joue un rôle de premier ordre dans le circuit économique. En fait, le secteur de l’agriculture compte dans une large mesure sur la force d’action de la femme dans la mesure où il accapare près de 500.000 femmes, actives en milieu rural, soit 43%.

La colonne vertébrale de l’agriculture

Le ministre a indiqué, par ailleurs, que les femmes demeurent la colonne vertébrale de l’agriculture et déploient des efforts continus pour que les activités agricoles demeurent un axe fondamental de l’économie nationale. D’ailleurs, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques a donné l’importance nécessaire à la place méritée par la femme dans les programmes mis en place, et ce, dans le but de renforcer sa présence dans le circuit économique grâce à notamment  l’amélioration des capacités à travers un programme de formation répondant aux besoins du genre et aux spécificités des régions et en l’encourageant à bénéficier d’un financement.

Mieux encore, les ressources locales, naturelles et environnementales sont valorisées en optant vers les chaînes de valeur selon la catégorie sociale et certains projets mis en œuvre. Ces projets sont structurés dans le cadre de Groupements agricoles et de pêche ou dans des coopératives de services agricoles. Des projets individuels ou collectifs sont également financés en partenariat avec des associations de développement. Des points de vente du producteur au consommateur sont également créés en vue de commercialiser la production de ces femmes qui sont invités gratuitement à participer aux foires et aux manifestations nationales, régionales et locales.

La femme bénéficie, de même, de sa place dans le circuit économique et social dans le cadre d’un environnement incitatif visant à promouvoir ses conditions de vie. Le ministre a souligné qu’en coordination avec le ministère de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes âgées, son département a participé à l’élaboration et à l’exécution d’une stratégie nationale de promotion de la femme en milieu rural ainsi que dans la stratégie nationale d’insertion économique et sociale des jeunes filles et des femmes  en milieu rural (2017-2020). C’est une expérience visant la diffusion d’une culture citoyenne et de droits de l’homme au profit de la femme en milieu rural.

Bénéficier de la couverture sociale

La lutte contre le chômage et le renforcement de l’auto-emploi des femmes visent, d’ailleurs, l’insertion économique et sociale de cette catégorie de la population notamment dans les zones dites prioritaires.

A travers ces actions, la femme peut participer activement dans la vie publique et contribuer au développement durable. M. Khériji a indiqué, en outre, qu’une convention-cadre a été signée, récemment, en vue d’exécuter la stratégie nationale d’insertion économique et sociale des jeunes filles et des femmes en milieu rural pour instituer des mécanismes spécifiques en leur faveur dans le secteur agricole notamment, ce qui leur permettra de bénéficier de la couverture sociale en collaboration avec le ministère des Affaires sociales.

Le ministre a énuméré plusieurs décisions annoncées par Elyès Fakhfakh, chef du gouvernement de gestion des affaires, le 8 mars 2020, au profit de la femme rurale. Parmi ces mesures, le doublement du taux des crédits destinés aux projets agricoles féminins dans le cadre du programme d’encouragement de l’initiative économique « Raeda » pour passer de 6 à 30%. La priorité est donnée aux nouvelles adhérentes aux structures agricoles professionnelles. Il a été décidé, de même, d’organiser une exposition annuelle à l’occasion de la célébration  de la Journée mondiale de la femme rurale.

A cela, il faut ajouter la promulgation de la loi n° 30 de 2020 relative à l’économie sociale et solidaire, la loi n°51 de 2019 relative à la création d’un nouveau mode de transport baptisé « le transport des travailleurs agricoles ». Le décret gouvernemental n° 379 de 2019 a concerné, quant à lui, le régime de sécurité sociale au profit de certaines catégories  des travailleurs dans les secteurs agricoles et non-agricoles. En conclusion, le ministre a exprimé  sa confiance dans les structures et organisations concernées, appelées à relever les défis futurs en vue de consacrer l’égalité des chances entre toutes les régions et les catégories sociales et à leur tête celles qui concernent les femmes en milieu rural.

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