64% des entreprises ont déclaré que, jusqu’au 15 juin dernier, le total des commandes et des ventes a baissé de 25% par rapport à la même période de l’année dernière. 26 unités de production, seulement, déclarent avoir repris entièrement leurs activités au 15 juin.
Aider les entreprises à supporter l’intégralité des charges salariales est la principale demande des producteurs des composants automobiles en Tunisie. C’est ce qui ressort d’une étude d’impact de la crise sanitaire du coronavirus, réalisée par le cabinet de consulting EY et mandatée par Tunisian Automotive Association, une association qui regroupe les protagonistes de l’industrie des composants automobiles en Tunisie.
Cela va sans dire, que dans le secteur de l’industrie, la filière des composants automobiles est la plus touchée par la crise sanitaire du coronavirus, devancée, bien entendu, par l’industrie aéronautique en raison de l’effondrement total de la demande sur le marché international. En 2019 les ventes sur le marché mondial automobile ont connue une baisse de 4%, soit le premier ralentissement après dix ans de croissance continuelle. La floraison, qu’a connue le secteur durant la décennie écoulée sur le marché international, s’est répercutée sur l’industrie locale en Tunisie qui réalise, depuis 2010, un taux de croissance de 12% chaque année. Mais 2020 sera, sans conteste, «l’annus horribilis» pour l’industrie automobile à l’échelle planétaire. Les scénarios les plus optimistes prévoient un recul de 11% de la consommation de véhicules, à fin 2020. Et bien que certains prévoient un rebond du secteur et une reprise en V à partir de 2021, on estime qu’en somme, il n’y aura de retour au niveau d’activité de 2019 qu’à partir de 2025.
36% ont fait appel aux mesures gouvernementales
En Tunisie, 94% des entreprises ont, d’ores et déjà, annoncé une baisse des commandes et des ventes, qui dépasse les 25% pour 64% d’entre elles, et ce, selon les résultats de l’étude susmentionnée (portant sur l’impact de la crise sanitaire). Ladite étude, qui a été réalisée auprès de 109 industries et dont les résultats ont été recueillis jusqu’au 15 juin et formulés sur la base des estimations propres des entreprises issues de leurs projections internes sur leur activité pour l’année en cours, a révélé que le taux d’effectif mobilisé durant la période du confinement a, à peine, dépassé les 32% contre 75,4% à la reprise des activités durant la première phase du déconfinement ciblé. Au total, 5 entreprises seulement ont fermé leurs portes durant le confinement et seulement 26 unités de production déclarent avoir repris entièrement leurs activités au 15 juin.
Toujours selon les résultats de l’étude, 36% seulement des entreprises ont fait appel aux mesures économiques et financières qui ont été mises en place par le gouvernement pour venir en aide aux entreprises aux prises avec la crise. Cependant, l’exonération ou l’allégement d’une partie des charges salariales est la demande la plus récurrente.
La perte des emplois dans le secteur de l’industrie automobile demeure la conséquence la plus effroyable qui suscite la crainte des industriels. En effet, l’étude a montré qu’en l’absence de mesures financières en faveur des entreprises touchées par la crise, les répercussions sur l’emploi seront graves. Le scénario le plus optimiste prévoit une perte d’environ 7.900 emplois (pour les 109 entreprises objet de l’enquête). Mais un scénario beaucoup plus sombre, qui estime la perte des emplois à plus de 17 mille postes, soit entre 11% et 23% du total de l’effectif des entreprises sondées, n’est point à écarter. D’ailleurs, rappelons-le, l’association TAA s’est penchée actuellement sur la révision du Pacte pour la compétitivité de l’industrie automobile afin de recadrer ses objectifs qui ne targuent plus un accroissement des exportations à l’horizon 2025 mais plutôt la sauvegarde des emplois.