A la belle étoile, au théâtre de Hammamet, les quatre musiciens du groupe Aytma se sont emparés de la scène afin d’accompagner un film muet, projeté sur grand écran et datant de 1924 : «Salammbô», l’adaptation cinématographique historique du roman éponyme de Gustave Flaubert, réalisée par Pierre Marodon, a été revue de bout en bout… autrement.
Les ciné-concerts se font rares dans les festivals nationaux si ce n’est cette première organisée au théâtre de Hammamet en plein été dans une saison fortement marquée par le Covid-19. Aytma a composé une musique instrumentale dans son ensemble spécialement pour ce film et ses péripéties tantôt tragiques, ponctuées par des moments qui peuvent paraître parfois comiques, ou même rocambolesques, surtout à travers les personnages. Salammbô» rime forcément avec Carthage, et les évènements du film se déroulent entièrement à Carthage dans une époque très ancienne. Il se veut historique de par sa portée et filme avec les moyens d’antan la grandeur d’une civilisation.
Deux heures de live en plein air, vécu du début jusqu’à la fin du film, ont permis au public présent de voir (ou de vivre) ce long métrage muet et classique avec comme fond sonore une musique contemporaine aux résonances spirituelles. Ce nouveau thème musical a parfaitement épousé l’univers de ce grand classique mondial du cinéma muet. Le Ciné-concert est peut-être une première programmée dans le cadre d’un festival, mais le spectacle est déjà passé et a été bien accueilli à la Cité de la culture, en décembre 2019. S’il s’est concrétisé, c’est grâce à la Cinémathèque tunisienne, le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC – France) et Gaumont Pathé Archives et à un travail technique collectif et élaboré : celle de superposer toute une bande sonore sur un film ancien.
Aytma se distingue par son identité musicale unique : ses quatre membres, Selim Arjoun (piano/claviers), Hedi Fehem à la guitare, Marwen Soltana à la basse et Youssef Soltana à la batterie, tracent leur chemin tout en réinventant la scénographie, l’aspect visuel et la musique. Leur style se veut éclectique et atemporel. Les spectateurs n’étaient pas nombreux, mais, c’est peut-être cela l’esprit d’un ciné-concert : c’est de le vivre en cercle restreint. Les présents ont pu se nourrir de sonorités diverses, qui ont paru par moments monotones, mais restent nouvelles et stimulantes. Le groupe Aytma
