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Du mérite de la transparence

Maintenant, c’est officiel : Hichem Mechichi, le Chef du gouvernement désigné, révèlera à l’opinion publique la composition de son équipe ministérielle dans les délais constitutionnels, c’est-à-dire au plus tard le mardi 25 août, soit un mois, jour pour jour, après sa désignation par le Président de la République Kaïs Saïed, en vue de la formation d’un nouveau gouvernement immédiatement après la chute du gouvernement précédent.

Hier, le bureau de communication de Mechichi s’est trouvé dans l’obligation de réagir et de démentir les différentes listes foisonnant sur les réseaux sociaux et présentées comme constituant l’équipe ministérielle «qui sera annoncée dans les heures qui viennent», comme le précisent les autoproclamés porte-parole «officiels et officieux de Mechichi» parlant en son nom et se permettant le luxe de définir même le programme qui va accompagner la publication des noms qui vont former «le gouvernement de compétences totalement indépendantes de tous les partis politiques», le nombre des ministres qui seront réduits au minimum et l’option des pôles ministériels, une annonce qui s’est répétée à tous les rendez-vous où Habib Jemli, Elyès Fakhfakh ou même Youssef Chahed ainsi que Habib Essid consultaient pour former leurs gouvernements, sans concrétisation d’ailleurs.

Et si l’intervention du service de communication relevant de Hichem Mechichi a un mérite qu’il faudrait saluer à sa juste valeur bien que tardive, voire très tardive, c’est bien qu’elle est venue mettre un terme qu’on souhaite effectif, d’ici mardi prochain, à ce climat d’incertitude, de foisonnement de rumeurs les plus fantaisistes et de manipulation ou de manœuvres s’inscrivant dans des agendas à caractère politique avoués, motivés — ayons le courage de le dire — par ce choix opéré par Mechichi et ses «conseillers de communication» et consistant en la rétention au maximum des informations concernant l’avancement des pourparlers, négociations ou séances-écoutes ou prise de contact qu’il conduisait avec les acteurs du paysage politique et civil du pays et aussi avec tous ceux ou celles qu’il «considérait avoir une opinion à exprimer et une contribution à apporter».

Un choix qui a laissé malheureusement le champ libre à ces personnalités nationales et à ces experts dont personne n’est au fait de ce dont ils se prévalent être spécialisés pour semer la panique au sein de l’opinion publique et y cultiver le doute et la suspicion au point que personne n’a plus confiance en personne et que les Tunisiens ne croient plus en leur capacité à sauver le pays.

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