Accueil Economie La filière laitière en crise : Des problèmes financiers menacent les unités de production

La filière laitière en crise : Des problèmes financiers menacent les unités de production

Le lait constitue un produit de base pour les Tunisiens. C’est pour cela que l’Etat a toujours compensé ce produit. Mais les professionnels de cette filière connaissent des désagréments qui risquent de perturber leur activité.

La filière laitière connaît plusieurs problèmes aussi bien au niveau de la production que de la collecte et de la transformation. Cette filière est partagée entre le secteur agricole et celui de l’industrie, mais chaque intervenant essaye de faire des bénéfices aux dépens de l’autre. Les industriels ont menacé d’arrêter leur activité tant que ces problèmes ne sont pas résolus par les autorités compétentes et particulièrement le ministère de l’Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques. D’abord au niveau de l’élevage des vaches laitières, la situation a tendance à se compliquer vu la cherté et la rareté de l’alimentation pour bétail qui se compose essentiellement de fourrages importés et locaux. Il semble, aux dires des éleveurs, que les opérateurs du marché parallèle dictent leurs lois et imposent des prix élevés aux éleveurs qui n’ont le choix que d’obtempérer car le marché légal est parfois dépourvu de quantités suffisantes en fourrages et foin. L’éleveur est donc obligé de recourir au marché parallèle pour pouvoir continuer son activité. D’où la nécessité d’assainir le circuit de distribution de ce produit en barrant la route devant les spéculateurs de tout poil.

Revoir le prix de vente

Pour ce qui est de la collecte, assurée par de petites entreprises ou par l’éleveur lui-même, le prix pratiqué est assez modique, selon les collecteurs, et ne permet par de couvrir les frais dépensés. Pour pouvoir collecter les quantités de lait à transporter aux centrales laitières, les collecteurs doivent disposer de camionnettes spécifiques réfrigérées afin que le lait arrive frais et de bonne qualité aux unités de transformation pour les stériliser et les empaqueter. Les citernes de stockage ne sont pas disponibles chez les éleveurs et encore moins chez les collecteurs qui comptent sur les centrales laitières pour acheter toutes les quantités proposées. Or, les centrales laitières disposent, quant à elles, de citernes de stockage, réfrigérées mais, dont la capacité est limitée. Actuellement, les centrales laitières ont de la matière pour travailler deux ou trois mois. A noter que la période de haute lactation est  entre la saison printanière et estivale où on enregistre la production des plus grandes quantités dans les zones productrices situées notamment dans le Nord-Ouest. Les centrales laitières, en application des normes de qualité tunisiennes, exigent, depuis quelque temps, des éleveurs une certaine qualité de lait sous peine de refuser de l’accepter. Une telle mesure n’a pas plu à de nombreux éleveurs qui prétendent que les industriels inventent des alibis pour ne pas réceptionner le lait car ils ne peuvent plus le stocker.

Un autre problème se pose avec acuité à savoir celui des prix. Tous les maillons de la chaîne de production et de distribution évoquent ce problème et appellent les autorités compétentes à le résoudre dans les meilleurs délais. Les éleveurs et les collecteurs estiment que les prix de vente du lait aux centrales laitières ne reflètent pas vraiment le coût de production et ne permet pas à ces professionnels de dégager des bénéfices.

Dans ce même contexte, les industriels sont contre les prix pratiqués actuellement et appellent les autorités à lever la compensation accordée par l’Etat à ce produit dans le but de protéger le pouvoir d’achat des citoyens et notamment des catégories à revenu faible ou moyen. Les professionnels recommandent, de même, de libéraliser l’exportation de ce produit pour pouvoir le vendre à certains pays voisins comme l’Algérie et la Libye et même d’autres pays  africains pour améliorer le chiffre d’affaires des centrales laitières dont certaines ont renforcé la production des produits dérivés du lait comme le yaourt, le fromage et la crème fraîche, qui sont des produits à valeur ajoutée et bien rémunérés.

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